Patriarcat et matriarcat chez les peuples premiers

• Suite de notre série sur l’énigme de la domination masculine.

Episode 1. Les mâles dominants, des primates aux humains.

Episode 2. Préhistoire. Que faisaient les femmes aux temps de Lascaux ?

Qu’en est-il du patriarcat et de la domination masculine chez ceux qu’on appelle aujourd’hui les « peuples premiers », appelés naguère « primitifs » ou « sauvages » ? Vous savez ? Les Indiens d’Amazonie ou ceux des plaines d’Amérique du Nord (avant que les colons les chassent), les Aborigènes du bush australien ou encore les Inuits du Grand Nord. Qu’en est-il parmi eux de la répartition des tâches entre femmes et hommes ? La domination masculine est-elle partout présente ? On dit que des sociétés matriarcales existent où les femmes possèdent maison et terres, et les transmettent à leur fille. On trouve même dans le sud de la Chine une société de femmes sans pères ni maris ? Voyons cela de plus près.

Qui sont ces peuples premiers ?

Quand les Européens sont partis à la conquête du monde, ils sont entrés en contact avec des populations « sauvages » ou primitives : les Indiens d’Amérique, les tribus africaines, les Aborigènes d’Australie et les habitants des îles du Pacifique.

Ces peuples ne connaissaient ni l’écriture, ni les villes, ni l’État. Certains ignoraient l’agriculture et l’élevage, vivant de chasse et de pêche. Des générations d’ethnologues ont étudié de près toutes ces « tribus primitives », s’intéressant à leur mode de vie et à leur culture.

Au milieu du 20e siècle, on trouvait déjà une très riche documentation sur des centaines de sociétés. Un anthropologue américain – George Murdock – a entrepris avec son équipe de rassembler toute cette documentation dans un Atlas ethnographique (1967), regroupant 150 sociétés.

Cet Atlas, encore utilisé aujourd’hui, permet de comparer les sociétés, de voir leurs points communs et leurs différences. L’anthropologue Alain Testart y a recouru pour écrire L’Amazone et la cuisinière (2014), ouvrage consacré à la répartition des tâches entre hommes et femmes.

S’il est un constat qui saute aux yeux, c’est que, dans toutes ces sociétés connues, hommes et femmes ont des rôles et des statuts très différents.

Ce n’est pas très original : partout, les femmes s’occupent des enfants, de la cuisine et des tâches domestiques. Cela ne signifie pas qu’elles sont uniquement des mères au foyer. Chez les chasseurs Bushmen, par exemple, les femmes sont responsables de la cueillette des plantes, de leur préparation, y compris l’écrasement des graines, et du transport de l’eau. Des études ont révélé que les femmes fournissent environ 70 % de la nourriture. Il faut dire que les hommes reviennent souvent bredouilles de la chasse !

Chez les Indiens d’Amazonie ou les Papous de Nouvelle-Guinée qui pratiquent une horticulture de forêt (patate douce, manioc et autres tubercules), les femmes plantent et récoltent. Ce sont donc des sociétés de chasseurs-agricultrices. Ailleurs, comme chez les Dogons ou dans les rizières, hommes et femmes cultivent ensemble les champs.

Pourtant, il est une différence universelle. Tout ce qui implique la détention des armes (lances, arcs, machettes, couteaux), tout ce qui sert à tuer et à faire couler le sang est réservé aux hommes. Il n’y a encore pas si longtemps, dans nos contrées, quand la femme cuisinait, elle cédait sa place à l’homme au moment de découper la viande. Partout, les hommes se sont accordé le monopole de la chasse et de la guerre. En somme, le monopole de la violence meurtrière.

Ce n’est pas tout. Partout, les hommes dirigeaient les villages ou les clans. Ou ce que les ethnologues appellent « division sexuelle du travail », c’est-à-dire la répartition des tâches entre hommes et femmes, relevait en fait d’une forte inégalité.

Des sociétés matriarcales?

Il semble tout de même que, dans certaines sociétés, les femmes possèdent des pouvoirs plus importants.

Le cas emblématique est celui des Iroquoises (nous en avons parlé dans l’épisode précédent). Chez ces Indiens iroquois qui vivaient dans le nord-est de l’Amérique, les femmes tenaient une place prédominante dans leur maisonnée. La maison iroquoise ne se réduisait pas à une petite hutte familiale : il s’agissait de longues habitations qui abritaient plusieurs familles. Cette maison appartenait aux femmes, qui étaient toutes apparentées. Autour du village se trouvaient les terres cultivées qui appartenaient aussi aux femmes. À l’intérieur du foyer, les sœurs vivaient avec leurs maris. En effet, après le mariage, l’homme quittait sa maison natale pour aller vivre auprès de son épouse. Ce système est dit « matrilocal ». Quant aux enfants iroquois, ils faisaient partie du clan de leur mère (si la mère était du clan de l’ours et le père du clan du corbeau, l’enfant était du clan de l’ours). Les anthropologues parlent de « filiation matrilinéaire ».

Pour autant, la société iroquoise n’était pas à proprement parler « matriarcale ». Les chefs de village étaient bien des hommes. Ils se réunissaient en conseil de village, pour traiter des affaires communes telles que, par exemple, le défrichage des terres. La guerre et la paix aussi dépendaient des hommes (même si les femmes avaient leur mot à dire).

En fait, il n’y avait ni patriarcat ni matriarcat, mais une répartition inégale des activités. En résumé, les femmes s’occupent de la gestion des grandes demeures, du travail agricole et de la détention et du transfert des richesses. Aux hommes, la chasse, la ges­tion du bois et de la forêt, des affaires publiques, de la guerre et des alliances entre les clans.

Des sociétés de ce type, matrilocales ou matrilinéaires, et non pas matriarcales, existent dans d’autres régions du monde.

Une des plus connues et importantes se trouve sur l’île de Sumatra, en Indonésie : ce sont les Minangkabaus. Cette société, qui ressemble assez à celle des Iroquois, regroupe plusieurs millions de personnes. Chez les Minangkabaus, ce sont les femmes qui possèdent les maisons, les rizières et les buffles. Dans la demeure, la propriétaire des lieux est une matrone entourée de ses filles, époux et enfants masculins. Sauf que le représentant officiel de la famille reste un homme.

La philosophe féministe allemande Heide Göttner-Abendroth est la fondatrice d’un courant de recherche sur les « études matriarcales ». À l’écart des institutions universitaires, elle a entrepris de rassembler une documentation sur toutes les sociétés qui, dans le monde, accordent une place prépondérante aux femmes et qu’elle nomme « sociétés matriarcales » (elle a publié Les Sociétés matriarcales. Recherches sur les cultures autochtones à travers le monde). Son approche a été accueillie avec enthousiasme par les courants féministes, mais beaucoup plus froidement dans les milieux universitaires (et pas simplement par les hommes). On reproche à Heide Göttner-Abendroth un manque de rigueur scientifique, une documentation datée et une conceptualisation à l’emporte-pièce.

Tout d’abord, les sociétés en question n’ont de matriarcal que le nom : en aucun cas, ce sont les femmes qui dirigent la société, l’autrice le reconnaît d’ailleurs volontiers. Elle désigne ainsi des sociétés au sein desquelles les femmes possèdent des pouvoirs économiques, politiques ou religieux importants. C’est le cas dans les sociétés matrilinéaires et matrilocales comme les Iroquois, les Minangkabaus, les Na et bien d’autres en Afrique, en Asie, en Amérique. Mais on lui reproche de laisser dans l’ombre des phénomènes contradictoires : en Afrique, cela n’empêche pas qu’une société matrilinéaire (comme les Ashantis du royaume du Ghana) soit dirigée par des patriarches polygames : un homme peut avoir trois ou quatre épouses (un roi Ashanti peut en avoir des dizaines). Chez les Na de Chine, les femmes sont des mères célibataires qui, comme certaines mamas africaines, s’occupent de tout pendant que les pères sont démissionnaires. Enfin, dans la plupart des sociétés réputées matriarcales, les jeunes filles sont mariées par les parents sans leur consentement. C’était le cas chez Iroquois comme chez les Minangkabaus. La position des jeunes femmes n’est donc pas si favorable.

Cette histoire de mariage arrangé donne du coup un tout autre regard sur la place des femmes chez les peuples premiers.

Le patriarcat des Aborigènes

Tournons-nous maintenant vers d’autres sociétés où la domination masculine est beaucoup plus prégnante, oppressante, évidente et brutale. C’est le cas par exemple des Aborigènes d’Australie où les femmes y sont particulièrement malmenées.

Rappelons d’abord qui sont les Aborigènes.

Les ancêtres des Aborigènes sont arrivés en Australie il y a plus de 50 000 ans. Les Aborigènes se sont dispersés dans un pays grand comme l’Europe, en des centaines de tribus et de langues. Leur organisation sociale, leur mythologie ont été étudiées (et continuent de l’être) par plusieurs générations d’anthropologues.

Comme ailleurs, la situation des hommes et des femmes est marquée par la division du travail : les premiers chassent, les secondes s’occupent de la cueillette. Cela est commun à tous les peuples de chasseurs-cueilleurs, on l’a vu. Très tôt, vers l’âge de 7 ans, garçons et filles sont séparés et connaissent un destin différent. La petite fille a un avenir tout tracé : elle sera épouse et mère. Cela n’a rien de spécifique aux Aborigènes, me direz-vous. C’est vrai, j’aurais pu raconter la même chose pour les tribus africaines, les Indiens d’Amérique, les Chinoises et Européennes de toute condition.

Chez les Aborigènes, le garçon est placé assez tôt sur une autre trajectoire. Pour devenir un chasseur, un guerrier, membre à part entière d’un clan donné, le jeune garçon est séparé vers l’âge de 7 ans de sa mère pour être élevé (à la dure) par son père, ses oncles, ses cousins. Ces hommes lui apprendront à chasser, à pêcher, à tirer à l’arc. Le passage de l’enfance au statut d’homme adulte est marqué par des rites d’initiation, assez violents et sanglants, qui comprennent circoncision, scarifications et parfois dents coupées au burin.

Ce n’est que lorsque le garçon a atteint « l’âge d’homme » qu’il peut se marier.

Mais comment trouver une épouse ? L’anthropologue Alain Testart (encore lui) a rédigé un article de référence sur le sujet : « Manières de prendre femme en Australie »1  ; en voici les grandes lignes.

Les jeunes hommes se marient plutôt tard. C’est souvent vers 25 ans, parfois même vers 30, quand leur initiation est terminée. Leur première épouse (les Aborigènes peuvent être polygames) a souvent la moitié de leur âge : de 12 à 14 ans. La jeune fille a été promise bien avant, mais n’est confiée à son mari qu’une fois réglée, donc prête à devenir mère. Les filles peuvent difficilement refuser. On voit mal comment, tout juste sorties de l’enfance, elles pourraient s’opposer à la volonté parentale. D’autant qu’ils ne vont pas revenir sur leur décision : ce mariage a été scellé après une transaction passée entre le mari (ou un de ses représentants) et les parents de la jeune promise.

En fait, la future épouse était cédée à son mari en échange d’un prix fixé par avance : « le prix de la fiancée ».

Le prix de la fiancée.

Pour obtenir une épouse, un Aborigène doit en payer le prix. Mais quel prix ? Dans une société de chasseurs-cueilleurs traditionnelle, il n’y a ni argent ni bétail. Le prétendant doit donc s’acquitter d’un autre bien très convoité : des quartiers de viande. Quand il tue un kangourou ou un émeu, le chasseur doit en apporter une part à ses beaux-parents. « Ma fille contre de la viande », voilà en substance la nature du contrat de mariage. Ce paiement ne se fait pas en une fois : il s’agit d’une dette au long cours, qui a débuté avant le mariage (quand la fiancée a été réservée) et se poursuivra pendant des années après le mariage, parfois jusqu’à la mort des beaux-parents. Pour ces derniers, le mariage d’une fille constitue donc une sorte de rente viagère. Si le beau-père vient à mourir avant sa femme, le gendre doit continuer à rembourser sa belle-mère. On comprend pourquoi la mère a intérêt à élever sa fille pour en faire une future épouse et la « donner en mariage ».

À travers ce mariage aborigène, on voit se dessiner certains ressorts cachés du patriarcat.

Tout d’abord, le patriarcat ne se résume pas à la domination de l’homme sur la femme. Il existe bien sûr une nette séparation des tâches entre les deux sexes, mais il y a plus : l’homme s’empare de la jeune femme par un échange avec les parents de cette dernière.

Dans cet échange, la mère n’a pas le même intérêt que sa fille. Elle monte en grade : elle prend désormais l’ascendant sur son gendre, qui devient son obligé et travaille pour elle.

Remarquons que, dans ce système, le père tient aussi le garçon sous sa coupe assez longtemps. Pour qu’un fils devienne un vrai homme, c’est-à-dire un chasseur, un guerrier et un membre du clan paternel, il s’écoule de longues années. Les étapes d’initiation durent jusqu’à l’âge adulte, et, une fois à ce stade, il est affilié à un clan dont il doit respecter les règles, les alliances, les devoirs et les interdits.

Ces considérations conduisent à envisager le patriarcat sous un nouveau regard. Il ne se limite pas à la domination de l’homme sur la femme, mais celle des parents sur la génération suivante.

Ce système de mariage arrangé avec « prix de la fiancée » ne fut pas cantonné aux Aborigènes d’Australie. Il a largement été répandu dans plusieurs régions du monde. Chez les Papous de Nouvelle-Guinée, le prix de la fiancée se pratiquait sous différentes formes. Dans la tribu des Baruyas, étudiée par Maurice Godelier, il s’effectuait par l’échange des sœurs. Un homme qui souhaitait se marier devait lui donner sa sœur.

Dans d’autres régions de Papouasie, le prix de la fiancée était fixé en nombre de cochons ou de coquillages qui servaient de monnaie d’échange. Encore aujourd’hui, il donne lieu à un versement d’argent. La chercheuse Anne-Sylvie Malbrancke, élève de Maurice Godelier, lui a consacré sa thèse, dont le titre est explicite : « Une épouse pour de l’argent ».

Le prix de la fiancée est très répandu en Afrique où il persiste encore aujourd’hui. Dans le sud de l’Afrique, la prix de la fiancée se nomme le loloba. Il se payait il n’y a encore pas si longtemps en nombre de de vaches. Nelson Mandela raconte dans ses Mémoires que sa première épouse lui a coûté soixante vaches : ce qui est une somme astronomique qui oblige souvent des jeunes hommes à s’endetter pour longtemps. Aujourd’hui l’argent a remplacé les vaches et dans nombre de pays, la prix de la fiancé est réglementé.

Le prix de la fiancée existe encore en Chine et en Inde. Il perdure aussi en Asie, en Afrique, en Amérique latine. Dans les familles pauvres, une fille est une bouche à nourrir et un mariage précoce rapporte un pécule. Selon l’Unicef, on compte actuellement plus de 700 millions d’enfants dans le monde victimes de mariages arrangés.

Retour chez les Iroquois

Eux ne semblent pas avoir pratiqué le prix de la fiancée. Mais cela ne veut pas dire que les jeunes filles étaient plus libres de choisir leur époux : les parents décidaient pour elles (peut-être pouvait-elle donner son avis ?). Mais l’absence de transaction peut aussi se comprendre. Comme le mari allait rejoindre le foyer de sa femme, il travaillait, de fait, pour sa belle-famille quand, avec ses beaux-frères, il allait défricher les terres, pêcher du poisson ou ramener du gibier. Christophe Darmangeat rappelle que le mari n’avait pas intérêt à malmener son épouse : comme il habitait chez elle, entouré de ses belles-sœurs, il pouvait être chassé de la maison.

Résumons-nous. Chez les peuples premiers, une division des tâches et une hiérarchisation entre hommes et femmes prévalaient partout : le politique, la guerre, le sacré, ces fonctions prestigieuses étaient réservées aux hommes. Pour autant, on trouvait des sociétés plus patriarcales (comme celle des Aborigènes), et d’autres où on respectait davantage les femmes, qui avaient plus de pouvoir. Cette forme de domination masculine, plus ou moins marquée, était donc un trait universel chez les peuples premiers.

À cette domination des hommes sur les femmes s’ajoutait celle des parents sur les enfants. Du père sur le garçon et la fille (il les donne en mariage) et de la mère sur la fille (elle participe à la transaction).

Comment cette domination a-t-elle évolué au cours du temps ? Que sont devenues ces formes familiales, patriarcales, matrilinéaires, matrilocales… dans les grandes civilisations historiques : en Chine, en Inde, dans le monde arabe et en Europe, en Amérique. Nous verrons cela dans le prochain épisode.

Les Na, société sans père ni mari

Un cas emblématique des sociétés dites « matriarcales », qui a beaucoup fait couler d’encre, est celui des Na, une population du Yunnan, dans le sud-est de la Chine, une région montagneuse et froide qui avoisine le Tibet. Chez les Na, les femmes vivent « sans père ni mari »2. Les femmes possèdent une maison natale où elles demeurent toute leur vie. Elles ne contractent pas de mariage. Elles sont n’ont que des amants de passage (une femme peut en avoir plusieurs) qui viennent les visiter la nuit et s’en vont au matin. Les hommes n’ont aucune autorité sur elles. Une femme ayant plusieurs « visiteurs », on peut parler de société « polyandre ». Mais ce ne sont pas des maris ni même des pères : la paternité d’un enfant n’est pas connue et ce sont les femmes qui élèvent seules leur progéniture.

Ces femmes sans père ni mari sont donc très autonomes. Faut-il parler de matriarcat : c’est discutable. Les femmes n’ont aucun pouvoir sur les hommes et, surtout, supportent toutes les charges et corvées. Leur vie ressemble à celle de mères célibataires dont l’époux a fui le foyer conjugal et ses responsabilités de père.

  1. Alain Testart, « Manières de prendre femme en Australie », L’Homme, n°139, 1996. []
  2. Cai Hua, Une société sans père ni mari. Les Na de Chine, PuF, 1998. []

11 réactions sur “Patriarcat et matriarcat chez les peuples premiers

  1. Bonjour
    Avez-vous des informations ou documentations sur le fonctionnement de la communauté Rrom (Sud Roumanie) sur ce sujet , particulièrement sur les mariages précoces (garçons et filles) , les échanges financiers liés à ces mariages, et le rôle des juridictions communautaires dans les règlements ou transactions en cas de conflit.
    Crdt

  2. D’une expérience ancienne au Congo Brazzaville, j’ai acquis l’idée que tout y est matière à échange. Par exemple, si vous cherchez un travail vous devez « remercier » par un cadeau celui qui le procure (même votre propre frère). Idem pour l’épouse. « Woman as a service » pourrait-on dire. En fait, il semblerait que le propre de l’humain est de bâtir une structure « poétique » sur un besoin naturel (l’appel des glandes et l’impératif reproducteur).
    En ce sens, les revendications féministes contre le « patriarcat » ne seraient que l’expression du besoin de financer leur autonomie, systématique depuis les années 60. C’est peut-être la raison pour laquelle on les rencontre surtout en ville et chez les femmes cadres. Dans la « ruralité » et ses maigres salaires, l’isolement devient rapidement un problème…

  3. Dans toutes ces descriptions, il manque le « pourquoi ? ». Pourquoi de telles structures de répartition de rôles entre mâles et femelles ? Alors le pourquoi habituel qu’on nous sort toujours c’est de dire que l’homme veut dominer (contrôler) la femme. Mais moi je trouve ça trop rapide et trop évasif comme explication. L’aspect domination est une description interprétative de ce que l’on observe. Qu’y a-t-il ou qu’y avait-il dans la tête des gens qui ont vécu ou vivent dans ces cultures ? J’ai par exemple parlé avec des musulmanes qui vous expliquent qu’elles ne sont pas dominées par l’homme quand elles doivent rester à la maison ou se voiler, mais qu’au contraire leur mari les protège en faisant cela et que la femme musulmane est considérée comme une reine qui ne doit rien faire. On voit tout de suite que dans la tête de ces femmes la domination est exclue. Dans notre civilisation (où les humains se sont dégagés du temps), trouver une femme (ou un homme dans le cas inverse) sous-entend passer beaucoup de temps à la séduire, avec à l’esprit l’idée de trouver la perle rare. Et c’est très compliqué quand on voit le nombre de célibataire. J’imagine que dans d’autres cultures, le manque de temps (car il faut survivre), ont amené à trouver des compromis, des solutions pour résoudre le problème de « trouver l’âme soeur », pouvoir subvenir à ses besoins et se reproduire. Moi je vois les choses sous cet angle. Ces aspects devraient être développés et on devrait un peu oublier le concept usé et superficiel de la domination masculine.

  4. Article très porteur de multiples réflexions qui laisse deviner tout l’intérêt que pourrait représenter une  » anthropologie comparée » (est-ce une science établie?). Le vaste tour d’horizon proposé (trop rapide et sans doute réducteur pour cette raison) oblige à une réflexion sur la place « seconde » de la femme selon la thèse féministe de Simone de Beauvoir trop européocentrée. Il y a du grain à moudre!

  5. Dommage que l’article ne soit pas signé et ne mentionne pas »Au commencement était.. » de David Graeber et David Wengrow, ed Les Liens qui libèrent!

    1. Bonsoir. Tous les articles sont signés ee l’humanologue,soit jean François Dortier comme expliquer dans la présentation du blog. Concernant le livre de David Graeber et D. Wengrow « Au commencement était », il ne traite pas de l’organisation partriarcale et matriarcale, ce n’est pas son sujet. En revanche, la question « du prix de la fiancée » comme dispsitif d’endettement est longuement traité dans La Dette 5000 ans d’histoire de D. Graeber.

    1. Les fils sont destinés à mener la vie de leur père. En général, le premier mariage est également arrangé par le père ou une oncle ou encore celui qui a pratiqué la circonsition rituelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *