Sur les 60 millions d’humains qui décèdent chaque année, environ 600 000, soit 1 %, sont victimes d’une violence meurtrière. Il existe plusieurs raisons de tuer son prochain. L’actualité nous en donne quelques exemples.
• 23 août 2024. À Appenans (dans le Doubs), un trentenaire a tué son père à coups de couteau. « La victime, un sculpteur sur bois, vivait avec son fils dans une maison où était atelier. Un samedi en début d’après-midi, l’homme est venu chercher secours chez un voisin. Il est grièvement blessé au ventre et perd beaucoup de sang. » Le sexagénaire désigne son fils comme l’auteur des faits puis perd connaissance. Il décède un peu plus tard malgré l’intervention des secours. Son fils, « est rapidement interpellé par les gendarmes et testé positif au cannabis ». (source).
• 24 août. À Marseille, un homme de 42 ans, gérant d’un bar à chicha, a été tué par balles dans la nuit de jeudi à vendredi devant son établissement du 2e arrondissement de Marseille. La victime était connue pour des affaires de trafic de stupéfiants. Selon les premiers éléments de l’enquête, le meurtre est lié au crime organisé : deux hommes ont tiré au fusil d’assaut depuis une voiture avant de prendre la fuite. Le véhicule a ensuite été retrouvé incendié dans la commune voisine.
• 2 septembre. À Montauban (Tarn-et-Garonne), une femme de 70 ans a été retrouvée morte dans son garage. Son conjoint, âgé de 74 ans, a avoué à la police l‘avoir frappée à la tête avec un bâton.
Cette chronique des homicides ordinaires a été publiée dans l’actualité en France en cette fin d’été 2024.
• Mardi 3 septembre. Des missiles russes ont frappé un bâtiment de l’Institut militaire de Poltava, tuant plus de 50 personnes.
• Mercredi 4 septembre. Aux États-Unis, quatre personnes ont été tuées par un adolescent de 14 ans qui a ouvert le feu dans un lycée de la ville de Winder (Géorgie).
• Mercredi 4 septembre. L’athlète ougandaise qui a participé aux épreuves du marathon des Jeux olympiques est décédée après que son compagnon l’a aspergée d’essence et brûlée vive.
Il existe bien des raisons de tuer son prochain : la guerre, les règlements de compte entre gangs, les rixes qui dégénèrent, les crimes conjugaux, etc.
J’entreprends ici une enquête sur les raisons qui poussent des humains à en tuer d’autres volontairement. J’exclus de l’enquête les homicides involontaires (un accident routier ou une faute médicale) mais j’y intègre les homicides « légaux » : ceux que les soldats ou des policiers peuvent commettre dans le cadre de leur activité.
Les huit types de tueurs
L’analyse des données permet de dégager huit grandes catégories de tueurs.
Il y a d’abord ceux qui agissent dans le cadre d’une organisation armée : 1) les militaires et policiers (qui tuent plus ou moins légalement sous uniforme) ; 2) les terroristes et 3) les membres du crime organisé. Ces hommes tuent pour accomplir une mission qui leur a été confiée : maintenir l’ordre, défendre ou conquérir un territoire, éliminer un ennemi. Dans ces cas, tueurs et victimes ne se connaissent pas. Soldats, terroristes et mafieux tuent en service commandé.
Les autres types d’homicides sont de natures très différentes : ils relèvent de conflits interpersonnels : 4) ce sont les « homicides querelleurs » (une rixe qui dégénère) et 5) les tueurs « domestiques » (ceux qui tuent leur conjoint, leur père ou leur enfant).
Ensemble ces cinq catégories d’homicides représentent l’immense majorité de la violence meurtrière.
Reste quelques cas à part, très atypiques, mais qui méritent tout de même d’être examinés : c’est le cas 6) des tueurs en série, 7) des auteurs de tueries de masse (une particularité américaine et 8) les génocidaires.
Soldats, policiers, terroristes, membres de gangs, bourreaux domestiques, tueurs en série et autres assassins de circonstance, nous allons examiner tour à tour comment, pourquoi et dans quelles circonstances des humains en viennent à faire couler le sang. Ce qui nous conduira à une réflexion plus générale sur les racines de la violence meurtrière.
Prochain billet : « Soldats et policiers. Tuer sous l’uniforme ».
J’attends la suite avec le plus grand intérêt. Sera-t-il envisagé d’une part que l’espèce humaine est de loin la plus douée comme prédateur et d’autre part faisant de ce fait partie de la chaîne alimentaire au point de se retourner contre elle-même? En d’autres termes, existe-t-il en chacun de nous un mécanisme biologique génétique de prédateur-prédaté sous-jacent aux diverses façons que vous énumérez d’en socialiser les effets pour le meilleur comme pour le pire?
Je m’excuse, mais c’est un article très simpliste et creux.
Il s’agit de la présentation d’une série de 10 épisodes : à suivre)