Faut-il dire bonjour aux inconnus ?

La scène se passe sur le chemin de la coulée verte, à Auxerre. Devant moi deux dames âgées se promènent. Une d’elles tient un chien en laisse : un labrador au pelage blanc. Quelques mètres devant elle, sur un banc, deux jeunes hommes assis l’un à côté de l’autre sont penchés sur leur téléphone portable. Ils sont « typés » (l’un noir, l’autre arabe).
Quand les deux dames arrivent à leur hauteur, un des garçons lève les yeux et regarde le chien.
À ce moment, il se produit quelque chose : une des femmes se tourne vers lui et lui adresse un grand « bonjour ». Les deux garçons redressent la tête, étonnés. Le visage du jeune Noir s’illumine : « Bonjour à vous aussi. Ça fait plaisir qu’on nous dise bonjour. Merci madame ! »
Et d’ajouter. « Et il est beau votre chien. » Voilà. C’est tout. La scène se termine là.
Honnêtement, en passant devant ces deux gars, j’avais envie de les saluer à mon tour. Ne serait-ce que pour ce beau sourire qui a illuminé leur visage un court instant. Cette petite saynète a réjoui l’observateur anonyme que j’étais. Pour ma part, je dirai plus souvent bonjour aux jeunes gens assis sur les bancs publics. PAs pour leur apprendre la politesse mais parce que ça ne coûte rien et ça fait plaisir à tout le monde.

6 réactions sur “Faut-il dire bonjour aux inconnus ?

  1. oui oui, c’est tres commun auBrésil dans les rues de mon quartier à Rio de Janeiro réputée une vile difficile
    Il faut continuer

  2. Bravo !
    En général, je regarde les personnes que je croise, et si nos regards se croisent je leur fais un sourire, même chose dans une proximité, conférence, spectacle…et j’ai presque toujours un retour…ça fait du bien, et c’est naturel !

  3. Petit point d’info.
    Dès qu’on se hasarde dans la « ruralité » on s’aperçoit que l’usage de dire « Bonjour », même à ceux qu’on ne connait pas, reste vivace.
    Autre détail: maintenant que je suis visiblement vieux, je peux me permettre d’adresser la parole à de jolies jeunes femmes et souvent elles me font la conversation. Dans l’atmosphère actuelle d’androphobie ça peut paraître surprenant mais j’attribue ce privilège à mon apparence physique: je suis clairement inoffensif.
    En cherchant la petite bête, on pourrait cependant lire dans ce comportement l’effet d’une identification au faciès. Le contraire donc de l’attitude des deux dames de l’anecdote.
    Pour être honnête, je précise que les plus jeunes semblent plus libres. Mais ceci n’est que mon expérience.

  4. Bonjour

    Un petit mot en résonance. J’ai le sourire facile dans la rue, que ce soit dans mon quotidien ou en vacances, et cela produit ses fruits…des sourires en retour, même si chez certains je vois rapidement un peu de surprise ou même un peu de peur, comme si c’était louche.

    Depuis des années que je le fais (naturellement, c’est ma manière de résister à l’individualisme), et parfois auprès de prestataires réguliers (la poste de mon quartier, la boulangerie), face à des personnes fermées et désagréables, j’ai également constaté que la persévérance paye et qu’un jour, ces mêmes personnes se détendent, sourient à leur tour et échangent même quelques mots…et là je me dis c’est gagné, j’ai raison de continuer à sourire à autrui ‘gratuitement’.

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