Dans la Grèce antique, l’homosexualité était admise, mais seulement sous une forme très particulière : entre hommes adultes et jeunes garçons.
Socrate ne faisait pas mystère de son amour pour le jeune et beau Alcibiade. Dans la Grèce antique, une telle relation entre un homme mûr et un jeune éphèbe était alors parfaitement admise. Pour autant, cela ne signifie pas que Socrate était « gay » ou « homo » au sens où on l’entend aujourd’hui. Cette relation s’inscrivait dans un cadre précis: celui de la pédérastie. La relation entre un homme adulte – par ailleurs marié et bon père de famille – et un adolescent (de 12 à 17 ans) était chose courante et admise, voire valorisée.
Dans les banquets de citoyens, les hommes de la bonne société aimaient d’ailleurs s’afficher avec un jeune amant, comme d’autres le font aujourd’hui avec une « femme trophée ». Dans les banquets grecs, les femmes n’avaient pas leur place: elles restaient à la maison. En revanche, une fois que le jeune homme avait passé un certain âge, que sa barbe commençait à poindre, il eût été inconvenant de maintenir une telle relation « d’homme à homme ». Les amants adultes étaient l’objet de moqueries (1). L’Hellène et les garçons Les relations homosexuelles d’un type très particulier entre hommes adultes et adolescents étaient également courantes à Rome, en Crète et dans d’autres sociétés antiques. L’historien Bernard Sergent a démontré que cette « pratique initiatique » était répandue dans d’autres sociétés indo-européennes, notamment chez les Celtes, les Germains, les Perses ou les Bretons(2).
La pédérastie a également existé chez les samouraïs au Japon, sous le nom de shudō. L’anthropologue Maurice Godelier a montré que chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, le passage de l’enfant à l’âge d’homme passait par des rituels initiatiques à caractère sexuel entre les « vrais hommes » et ceux qui aspiraient à le devenir (3).
(1) Maurice Sartre « L’homosexualité dans la Grèce ancienne », dans Culture, savoirs et société dans l’Antiquité, Tallandier, 2017.
(2) Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Payot, 1996.
(3) Maurice Godelier, La Production des grands hommes, Flammarion, 1982.
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Voilà un des aspects de l’ Athènes « démocratique, où les femmes sont confinées au gynécée et n’ont pas le statut de citoyennes (ça ne vous rappelle pas quelque chose?).
L’homosexualité était admise, certes, mais institutionnalisée, ce qui est différent, et pédérastique, tout aussi particulier. Plus encore, elle s’accompagnait d’un certain dédain pour lez femmes, ce qui au total rend difficile de qualifier la cité de démocratique, encore moins de prétendre à des valeurs universelles. Vous ne citez pas Sparte, où les femmes étaient plus libres qu’à Athènes, vérifiez …