Que les animaux soient des êtres sensibles, voilà qui est désormais admis depuis peu. Les associations de défense de la cause animale nous alertent contre les tortures infligées dans certains élevages et abattoirs. La législation prend désormais en compte la douleur de l’animal. C’est un progrès.
Mais quand on parle de sensibilité animale, on songe généralement aux mammifères – chiens, vaches, cochons – ou oiseaux, poulets, oies. Mais qu’en est-il des poissons ou des crabes ? La démonstration a été faite qu’ils éprouvent aussi la douleur et on ne peut jeter impunément des crustacés dans l’eau bouillante sans le savoir .
Et qu’en est-il des insectes ?
Une étude publiée durant l’été 2022 apporte des éléments de réponse . Des chercheurs ont repéré des capteurs de nociception, ces neurones récepteurs de la douleur, présents chez les autres animaux, dont les humains. Ces neurones spécialisés sont chargés de transmettre des informations sensibles et de réagir au stimulus négatif.
Si les insectes ne semblent pas réagir à la perte d’une patte, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne ressentent rien. Leur réaction peut être liée à une paralysie temporaire ou un phénomène d’anesthésie momentané, exactement comme un humain qui vient de subir un accident : pendant plusieurs minutes, même avec un membre arraché, le blessé peut ne rien sentir. On sait que malheureusement, cette insensibilité passagère ne va pas durer.
Avec le temps, il a été démontré que même les mouches, lorsqu’elles ont subi une mutilation, protègent leur partie blessée, exactement comme nous le faisons quand nous souffrons d’une articulation : preuve qu’elles ressentent leurs vieilles douleurs .