Tim est facteur. Facteur de guitares. Tous les jours, il se rend à son atelier et travaille le bois. Il ajuste des cordes, démonte des chevalets ; il construit de nouveaux instruments et en répare des anciens.
Dans ses mains passent des centaines d’histoires. Des guitares de rock qui ont vu les plus grandes salles de concert, des guitares débutantes encore un peu timides, des guitares blessées, des guitares aimées. Il les écoute attentivement et leur donne un nouveau souffle.
Il y a trente ans, c’est lui qui partait en tournée, roadie pour de grands musiciens. Puis il s’est posé, à Denmark Street, le centre musical de Londres, connu sous le nom de “Tin Pan Alley”. Il y a ouvert son atelier.
De sa fenêtre, il a vu Londres changer. Il s’est battu, a travaillé dur, et il a survécu aux difficultés d’une ville gentrifiée. Il y a quelques années, un dévelopement immobilier l’a forcé à déménager… dans la rue d’à côté. Il lui en faut plus pour se décourager ! Après tout, c’est son quartier !
Le soir, il va au café du coin, “The Angel”. Il y retrouve les habitués. Il débat, il discute, il se passionne. Il observe le monde entier défiler. Puis il rentre chez lui, dans le nord de Londres, pour quelques heures de repos bien mérité. Il reviendra demain, et après-demain. Tous les jours, en fait.
Sauf le dimanche : pendant son jour « off », il rejoint une assoc d’aide aux sans-abris. Tout l’hiver, ils distribuent des sacs de couchage à ceux qui dorment dehors. Une goutte dans l’océan du monde à rendre meilleur.
Pour ma part, tous ceux dont tu parles dans tes rencontres Jennifer, je voudrais les prendre dans mes bras, doucement, délicatement.
merci pour une nouvelle encourageante… mais Tim est-il fréquentable dans la proximité (je parle d’amitié)?
Oui, tout à fait… à Londres 🙂