Les Français qui ne croient pas en Dieu sont désormais majoritaires (51 %) : voilà ce que nous apprend un sondage récent de l’Ifop paru le 24 septembre. En 2011, les croyants étaient encore majoritaires (56 %) en France. En 1947, les croyants représentaient les deux tiers de la population (66 %).
Aux États-Unis, un tiers de la population (29 %) se déclarent désormais « athée, agnostique ou sans religion ». Le nombre de « sans religion » a doublé depuis 2007 (ils étaient alors 16 %).
La sécularisation serait-elle de nouveau en marche ? Il y a un siècle, les jeux semblaient faits. En Europe, les Églises avaient commencé à se vider, l’athéisme et l’anticléricalisme avaient le vent en poupe. Nietzche avait prononcé la « mort de Dieu » ; Max Weber parlait de « désenchantement du monde » pour évoquer une « sécularisation » qui semblait irréversible.
Le diagnostic avait semblé se confirmer au fil des décennies suivantes.
Puis, à la fin du 20e siècle, il y eu un étonnant retour de flamme. Le sociologue Gilles Kepel, avait parlé de « a revanche de Dieu » (1991), pour décrire la résurgence du fondamentalisme islamisme ou de l’évangélisme conservateur américain. Peter L. Berger spécialiste des religions, avait admis s’être trompé. Lui qui avait passé sa carrière à analyser le mouvement de sécularisation, il reconnaissait que « notre monde d’aujourd’hui est aussi furieusement religieux qu’il l’a toujours été » (Le Réenchantement du monde).
Les données récentes sur le déclin des croyances en France et aux États-Unis rebrassent-elles de nouveau les cartes ?
Pas forcément, les deux thèses – celle de la sécularisation et du retour du religieux – sont tout à fait comptables. Il se peut très bien que les renouveaux religieux (islamistes ou évangéliques) ne soient qu’un épisode éphémère et/ou localisé, dans un monde qui, globalement, perd de plus en plus la foi.
Reste à comprendre ce qui fait que l’on croit ou pas dans le monde d’aujourd’hui et« Pourquoi Dieu (existe) encore » ? ». Réponse dans l’Humanologue n°2.
Pour paraphraser un ancien président de la République :
Dieu c’est…….la guerre.
Comptables ou compatibles ?
Merci de m’éclairer
Je me demande si la difficulté de l’analyse ne repose pas sur la définition de ce qu’il est religieux. Beaucoup de gens croient en une transcendance ou une force d’esprit sans se rattacher à une religion. C’est d’ailleurs l’analyse que faisait déjà il y a dix ans Frédéric Lenoir – que les gens faisaient leur marché spirituel dans différents courant de réflexion.
Merci pour la réflexion. Croire en Dieu, c’est une chose, croire au(x) Dieu(x) des religions en est une autre.
Bonjour,
Ceux qui ont perdu la Foi ne l’avaient jamais eu. Il s’agit de croyants « moutons » qui trébuchent au moindre obstacle. Mais ils sont bien réels et sont donc logiquement comptés dans votre analyse.
Lorsque vous croyez en Dieu vous savez que rien n’est hasard.
Bonjour Olivier COURAUD. Merci d’avoir réagi 8 minutes après mon intervention, mais sans me répondre autrement que par « Ceux qui ont perdu la Foi ne l’avaient jamais eue » et « Lorsque vous croyez en Dieu, vous savez que rien n’est hasard. ». Donc, pour vous, Dieu a des qualités humaines infinies et infaillibles, il a tout créé, même lui, et tout organisé. Cet anthropomorphisme ne vous dérange pas ? En fait, vous ne le « savez » pas, vous le croyez car le savoir se fonde sur des faits démontrés et non sur une conviction irrationnelle. Or vous semblez totalement imperméable aux arguments rationnels et scientifiques.
Mais l’athée que je suis ne cherche nullement à démontrer l’inexistence de Dieu, puisqu’il est impossible de démontrer une inexistence, sauf en mathématiques, par l’absurde. Par contre, je pense que la psychologie et la neurophysiologie démontrent son existence subjective, imaginaire et donc illusoire. Néanmoins, je respecte tous les croyants (sauf les terroristes) car la foi est et restera toujours un droit légitime et respectable, a fortiori si elle été choisie plutôt qu’imposée précocement par les religions.
Toutes en effet exploitent le fait trop méconnu que (dixit la pédiatre française Catherine GUEGUEN) :
– « L’enfant a un cerveau fragile, immature, malléable, vulnérable, une éponge … ».
– « Les expériences affectives que va vivre l’enfant vont modifier le développement de son cerveau, son comportement, l’expression de ses émotions et sa santé physique ».
– « Le développement du cerveau de l’enfant se fait surtout les 5 premières années,
sous la dépendance de processus génétiques et environnementaux ».
-« L’enfant est extrêmement influencé par les adultes autour de lui, il apprend via
les neurones miroirs par imitation ».
-« L’amygdale cérébrale (centre de la peur) : parfaitement mâture dès la naissance, elle déclenche la sécrétion des molécules de stress et stocke des souvenirs inconscients chez le petit qui continuent à agir chez l’adulte ».
https://lhumanologue.fr/665/dieu-fait-de-moins-en-moins-recette
Bonjour, Je crains que « les renouveaux religieux (islamistes et évangéliques) ne soient pas « éphémères et/ou localisés ». En effet, ils me semblent s’adresser essentiellement à des populations très peu intellectualisées, communautaristes, voire fragilisées, aspirant à faire partie d’une « communauté », inconscientes de l’endoctrinement dont elles sont l’objet, et donc en quête d’une légitime et respectable « protection divine » … Sept milliards et demi des habitants de la planète sont d’ailleurs encore croyants ou au moins déistes …
Dans la plupart des pays intellectualisés, au contraire, l’inexistence objective de Dieu étant de plus en plus flagrante, on prend conscience qu’il n’a plus logiquement qu’une existence subjective, imaginaire et donc illusoire … Et sans doute aussi, depuis les travaux des neurophysiologistes (certes prudents car la religion, c’est tabou !) que les influences religieuses précoces, donc favorisées depuis toujours par toutes les religions, laissent des traces le plus souvent inconscientes et indélébiles dans l’amygdale du cerveau émotionnel, ce qui affectera le cerveau rationnel et donc le libre arbitre, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect ultérieurs. De fait d’éminents scientifiques, notamment américains qui n’en sont pas conscients, restent croyants et même prosélytes ! D’ailleurs, a contrario, les enfants de parents athées ne deviennent jamais croyants, sauf influences ultérieures …
PS J’ajoute que l’actuelle conception politique, laxiste et électoraliste, de la tolérance et de la neutralité, favorise en particulier les « renouveaux religieux » … !
Bonjour,
Je crains que « les renouveaux religieux (islamistes et évangéliques) ne soient pas « éphémères et/ou localisés ». En effet, ils me semblent s’adresser essentiellement à des populations très peu intellectualisées, communautaristes, voire fragilisées, aspirant à faire partie d’une « communauté », inconscientes de l’endoctrinement dont elles sont l’objet, et donc en quête d’une légitime et respectable « protection divine » … Sept milliards et demi des habitants de la planète sont d’ailleurs encore croyants ou au moins déistes …
Dans la plupart des pays intellectualisés, au contraire, l’inexistence objective de Dieu étant de plus en plus flagrante, on prend conscience qu’il n’a plus logiquement qu’une existence subjective, imaginaire et donc illusoire … Et sans doute aussi, depuis les travaux des neurophysiologistes (certes prudents car la religion, c’est tabou !) que les influences religieuses précoces, donc favorisées depuis toujours par toutes les religions, laissent des traces le plus souvent inconscientes et indélébiles dans l’amygdale du cerveau émotionnel, ce qui affectera le cerveau rationnel et donc le libre arbitre, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect ultérieurs. De fait d’éminents scientifiques, notamment américains qui n’en sont pas conscients, restent croyants et même prosélytes ! D’ailleurs, a contrario, les enfants de parents athées ne deviennent jamais croyants, sauf influences ultérieures …
À vrai dire, tout ce débat n’a aucun sens tant qu’on ne précise pas de quoi ou de qui (et voilà déjà sujet à discussion !) on parle et ce qu’il y a derrière le mot même de « Dieu » (qui vient du latin « dies », jour) : entre le barbu mâle traditionnel (voir le plafond de la Sixtine) et le « deus sive natura » de Spinoza, il y a de la marge ! Sans parler de la définition de l’éphémère Jean-Paul 1er : « Dieu est aussi bien père que mère »… (ce qui explique peut-être le « bouillon de 11 heures » qu’on lui aurait paraît-il administré…). Bref : il est hors de doute qu’une énergie fondamentale est à l’oeuvre dans l’univers (et pourquoi ne pas l’appeler Dieu, sous réserves de ne pas être dupe de la métaphore anthropomorphique) qui fait apparaître la vie dans l’inanimé, et dans la vie la conscience même de la vie, à rebours du 2ème principe de la thermodynamique. Et pourquoi notre univers, dont ne percevons sans doute que quelques % de visible dans la matière totale, serait-il le seul ?
Une tout autre question est de combattre tous les fanatismes meurtriers qui se réclament de n’importe quelle religion où le mot Dieu cache les pires instincts destructeurs, et comportent des prescriptions « morales » souvent parfaitement imbéciles. Tout autre question également est de reconnaître les apports des sagesses et de leurs fondateurs divers (Bouddha, Jésus, etc.).