Et après, vous faites quoi ?

Le sociologue Jean Duvignaud a mené naguère une enquête sur ce sujet sensible : « Que voulez-vous que votre corps devienne après votre mort ? ». Il a constaté que, croyant ou non, personne n’est indifférent à la question.


Ceux qui optent pour l’enterrement ont tout de même une idée assez précise du lieu où ils aimeraient finir l’éternité (en fait, le temps de la concession) ; Paul Valéry rêvait d’un cimetière marin. Georges Brassens a surenchéri en suppliant d’être « enterré sur la plage de Sète », la loi ne le permettant pas, sa tombe se trouve bien à Sète mais au cimetière Le Py.


Ceux qui optent pour l’incinération peuvent choisir le lieu où seront déposées leurs cendres : dispersées au vent (mais où ?), dans un jardin du souvenir, dans une urne sur la cheminée ? La possibilité existe aujourd’hui (pour les gens fortunés) de s’offrir des « obsèques spatiales ». Vos cendres sont alors envoyées dans une capsule qui gravitera autour de la terre.
D’autres options existent : offrir son corps à la science, cryogénisation, momification…


Et vous ? Où souhaitez-vous que votre corps repose « lorsque votre âme et lui ne seront plus d’accord » (Brassens) ? En répondant à cette question vous m’aiderez à enrichir une enquête, « Passeport pour l’éternité », à paraître prochainement dans L’Humanologue.
 

23 réactions sur “Et après, vous faites quoi ?

  1. Lorsque la dernière seconde sera passée, je serai incinéré, et mes cendres déposées au jardin du souvenir parmi beaucoup d’autres. Sans aucune présence. Ni à la crémation, ni ensuite.
    Les personnes m’ayant connu iront faire une marche en forêt, non en ma mémoire, simplement pour me faire respirer par la pensée les senteurs boisées, le calme magique, les couleurs brunes, vertes et ensoleillées.

  2. Je rejoindrai mon épouse, quel que soit le délai, avec mon corps bien sûr comme nous avons enterré le sien. Si je pouvais, je ferais comme ces amants préhistoriques trouvés enlacés. Je ne sais pas si je suis croyant ou non, mais je sais que vais la rejoindre quelque part et cette pensée m’aide à vivre.

  3. N’importe quoi, n’importe où, mais quelque chose et quelque part. En effet je suis agnostique, ce qui est différent de ne croire en rien, mais je peux prolonger le pari de Pascal et croire en toutes les religions. Il y en a bien une qui peut offrir une suite ?!
    Ce qui nous suit regarde ceux qui restent, pas nous, et même si on ne va jamais au cimetière, on sait où se trouve le reste, cela permet d’alléger les pensées et d’utiliser les neurones à autre chose.

  4. Comment peut-on ne pas faire honneur à son corps qui nous a servis toute notre vie ? Sans lui, nos pensées n’auraient pu ni émerger ni se faire connaître par les mimiques du visage, le geste, la voix et tous les modes de représentation : littérature, musique, danse, peinture, sculpture, objets… qui mobilisent toutes les facultés de notre corps. Alors oui, quand il ne pourra plus agir, mon corps aura droit à une dernière demeure en terre, modeste, mais digne, auprès de ses ancêtres pour signifier à ses descendants son appartenance à la fois à la société qui lui a permis de vivre, à l’espèce humaine qui lui survit et à la nature dont il est l’une des composantes. Le rite de l’enterrement nous rappelle que selon Héraclite il faut « vivre de mort et mourir de vie ».

  5. Je souhaite que mon corps retourne d’où il vient et puisse remonter la filière jusqu’à atteindre « l’inaccessible étoile »

  6. Sans ambiguïté la crémation est le sort que je destine à mon corps avec une dispersion des cendres en foret ou en bord de mer.

  7. J’ai 57 ans. Mon avis sur la question n’est pas encore tranché mais je pense que le mieux serai pour moi la terre, sans fioriture. Le feu me fait peur. Je trouve cela violent.

  8. Je souhaite que ma dépouille revienne à la terre puisque nous en sommes les fruits. Il existe aujourd’hui des cimetières bio. Il y en a un près de chez moi, j’aime l’idée de ces lieux de promenades dans une végétation très vivante laissant courir aussi les souvenirs des personnes avec lesquelles on a fait un bout de chemin.

  9. la partie première de l’évolution humaine c’est-à-dire les viscères et les nerfs disparaissent très vite.(sentiments)
    l’armature (squelette) reste pour signifier une présence humaine et doit être conservé dans la terre…

  10. Je souhaite ne pas être incinéré. La nature a tout prévu. »Rien ne se perd, rien ne se créé ..etc… »

    Remarque annexe: J’ai lu qu’il y a un seul monde réel mais qu’il y aurai une multitude de mondes virtuels. A partir de cela, nous aurions plus de chances d’être présents dans un monde virtuel que dans un monde réel. Alors serions nous des personnages, des marionnettes dans un monde tenu par des entités dominantes? Et la mort ne représenterai que la sortie, l’élimination d’un « pion » d’un jeu.

  11. Ayant passé l’âge où mon corps pourrait servir à d’autres et/ou à la recherche, j’ai proposé à mes proches qui en auront la charge de l’incinérer et de disséminer les cendres dans un lieu naturel qui représentera pour eux les meilleurs souvenirs partagés, ce sera certainement sur la côte de notre belle région du Nord

  12. J’ai 80 ans. Je souhaite que mon corps soit incinéré et que mes cendres rejoignent celles de mon mari . L’incinération est devenue une tradition dans ma famille : ma mère, mon mari, ma soeur, son compagnon. Avec ma mère, je pense que la terre doit être laissée aux vivants.

  13. Que l’on prenne ce qui est encore bon à prendre, et pour le reste, quelques cendres à Saint-Malo pour que mes filles n’aillent pas dans un cimetière, mais puissent regarder l’horizon sans tristesse et amertume, avec le doux souvenir de leur enfance.

  14. Une fois avéré le désaccord -âme/corps-… entre en jeu , aussi, ‘l’affection et l’attention’ qu’on aura pu porter à ce corps mais oui !… (sourire )
    Ce corps, qui nous a représenté, abrité, accompagné lors de douleurs et/ou de plaisirs infinis tout au long de notre vie avec plus ou moins de bienveillance, mérite un sort lui permettant de terminer sa carrière avec panache… et la plus belle des sorties serait, probablement, le don à la science.
    Toutefois, il me chiffonne de penser qu’il pourrait ne pas être traité avec égard et respect lors de cette pratique… il m’est arrivé de lire quelques articles assez choquant dans la pratique de la chose….
    Dans ce doute, assez perturbant et ne pouvant obtenir de garantie… et pour cause, je reviens donc sur ce premier désir pour finalement, laisser ce corps dans la quiétude et le calme de sa boîte taillée dans un joli bois.

  15. Je fais partie de ceux qui s’en moquent, car une fois parti c’est exclusivement ce que ressentent les proches restants qui compte.
    Mes discussions avec iels ont donné que si cela sera alors possible, transformer ledit corps en humus par un enterrement sans cercueil, l’humusation (https://www.humusation.org/), serait la meilleure option.
    Sinon, à eux de décider.

  16. Je souhaite que mon fils aille disperser mes cendres au sommet du Mont-Blanc (que je n’aurai jamais gravi de mon vivant). Il sera guide de haute montagne, il devrait pouvoir le faire entre deux courses 🙂

  17. Mon corps redeviendra poussière d’étoiles et je laisse à mes chers proches le choix de faire ce dont ils auront besoin pour être en paix avec ce deuil et continuer leur vie dans la joie. J’aimerai avant cela que mes organes si ils peuvent servir aux vivants soient prélevés.

  18. J’aimerais que mon corps soit mis en terre sans cercueil pour qu’il puisse servir de composte. Une sorte de retour à la nature en quelque sorte.

  19. je fais partie des personnes qui s’en moque. Je souhaitais que mon corps serve à la formation des médecins mais mon frère a très mal réagit quand je lui ai dit. Et j’ai appris, par ailleurs que les facultés de médecine ne manquaient pas de corps. Donc, je laisse à ceux qui me survivront la liberté de faire ce qu’ils veulent comme ils veulent. j’ai 53 ans.

  20. Après ma mort, je souhaite que mon corps puisse être encore utile à la recherche et à la formation de ceux qui luttent contre la douleur. J’en ai donc fait don à la médecine. Et après qu’il aura servi, peu m’importe…

  21. Je vis déjà dans une sorte de paradis sur terre, au bord de la Méditerranée. Lorsque je ne serai plus, mon corps sera incinéré et mes cendres seront immergées dans la sublime baie de Sanary-Bandol. Mes restes retourneront dans la mer originelle et cela me réjouis.

  22. Je souhaite que tous mes tissus / organes puissent être prélevés, sans limitation.
    Puis ma dépouille sera incinérée.
    Mes cendres pourront être dispersées au vent, ou enterrées au pied d’un arbre, afin de lui servir d’engrais. Cela se fera selon les préférences et possibilités de ceux qui me survivront.

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