Qu’avez-vous appris de cette crise ?

La crise du COVD n’est pas terminée mais la sortie du tunnel semble en vue. C’est l’occasion de faire un premier bilan pendant que les souvenirs sont encore frais.

Pour ma part je me suis essayé à l’exercice (voir : « Les leçons (provisoires) d’une crise »).

Sur le plan personnel, mon bilan serait plus ambivalent. Il mêle des moments d’angoisse et de douce euphorie, le tout dans un sentiment d’irréalité.

J’aimerais connaitre votre avis.

Et vous :  quels souvenirs marquants ? Quel enseignement retenez-vous de cette étrange période ?

12 réactions sur “Qu’avez-vous appris de cette crise ?

  1. J »ai appris que j’aimais la nature.
    J’ai appris que j’aimais le silence.
    J’ai appris qu’en cas de guerre, je ferai du marché noir pour mes amis et connaissances.
    j’ai appris que je savais faire du pain et cultiver des radis
    j’ai appris et confirmé que je n’ai pas besoin d’un métier pour exister.
    J’ai appris que j’adorai gommer des rdvs de réunion dans mon agenda
    j’ai réappris que j’avais de la chance
    j’ai réappris que les réseaux sociaux sont… argggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggg

  2. L homme du 21e siècle, confiné , face à la frustration, face à la peur de mourir, a déployé son instinct de survie , se concentrant uniquement sur lui même et ses proches . Il s est rué dans les supermarchés pour stocker des quantités astronomiques de pâtes, farine et autres denrées inestimables à ses yeux alors que la pénurie n était pas à craindre mais on ne sait jamais… Dans sa frénésie, il a consommé encore plus en passant par Amazon car l homme du 21e est pressé , même confiné : il veut tout, tout de suite . L’ immédiateté de consommer pour contrer la peur de mourir comme pour se prouver qu il est bien en vie …tout en applaudissant à la fenêtre le soir à 20h …et puis à la levée de certaines restrictions, il s est engouffré encore plus dans la satisfaction de ses désirs, soulagé de ne pas y être passé… mais quand même frustré d avoir été restreint. Alors , désormais, il exige ce qui lui revient , d après lui, de droit .Tant pis pour la jeunesse sacrifiée…ce sont des dommages collatéraux.. ils ont le temps les jeunes de s en remettre…

  3. Moi, je me souviens…des rues désertes de Toulouse où pour une fois, seules les briques roses étincelaient au soleil doux d’une fin d’après-midi seules au monde !
    Je me souviens de mon coeur qui était immense lorsqu’aux fenêtres à 20h , des applaudissements pour le personnel hospitalier se faisaient entendre: ce rendez-vous de rituel comme il n’en existe quasiment plus surtout dans les grandes métropoles. Un sentiment que la santé était élevée au rang de priorité…enfin !!!
    Je me souviens de moments d’énergie créative intenses, dans le calme du printemps si doux de 2020, fenêtres ouvertes et oiseaux gazouillant et virevoltant toute la journée dans une ville libérée des humains pollueurs. J’écrivais, je travaillais, j’ai chanté…j’étais en mutation…comme le monde l’était !

  4. Il m’a appris que la réponse de l’Etat (des Etats) face à un chaos a été d’enfermer les citoyens et de sanctionner les rebelles. Que la réponse à cet enferment a été d’entrer dans l’anomie en s’appropriant de nouvelles formes de communication, à se créer des espaces d’autonomie et de liberté pour sortir de l’adhésion aux contraintes imposées. Qu’il fallait trouver d’autres voies, au détriment du sentiment d’appartenance à un Etat. Qu’au-delà de cet enfermement, il reste le goût amer des morts, effacés des discours et le bénéfice qu’en ont tiré différents lobbies. Au final, qu’il faut laisser aux élites le soin de s’enorgueillir et à chacun celui de donner un sens à sa vie.

  5. Que je suis capable de faire des choses seul et que, de plus, je ne m’ennuie pas quand je suis seul!

  6. L’homme dans son désir
    de contrôle entretient la folie du monde à la perfection et ni le savoir ou l’ignorance, ni la réflexion ou l’envahissement émotionnel et la peur n’interferent avec cette marche immuable associée paradoxalement au sentiment de grandir.

  7. Bonjour
    Je suis infirmière en Ehpad et j ai malheureusement été confronté aux nombreux décès de nos résidents ,au deuil impossible de leur famille ,à la confrontation de notre propre solitude face à la conscience de la mort si proche de nous et cependant occultée .
    Cette prise de conscience nous aura permis de nous rendre compte de l immensité de notre existence et du bonheur de la vie .
    Un mea-culpa.

  8. Bonjour
    Je suis infirmière en Ehpad et j ai malheureusement été confronté aux nombreux décès de nos résidents ,au deuil impossible de leur famille ,à la confrontation de notre propre solitude face à la conscience de la mort si proche de nous et cependant occultée .
    Cette prise de conscience nous aura permis de nous rendre compte de l immensité de notre existence et du bonheur de la vie .
    Un mea-culpa.

  9. Sentiment de réalité extrême avec l’arrêt des soins, des interventions chirurgicales pendant plus de trois mois! Combien de personnes auront des séquelles par ce retard de prise en charge. Nous savons déjà que plus de 3000 à 5000 femmes mourront prématurément du cancer du sein, chiffre à transférer sur tous les types de cancer, j’en suis malade. .
    Sentiment de triste réalité de nos jeunes sans école, sans collège, sans lycée. . Quel impact sur leur avenir ? Les inégalités ont progressé…
    Et encore en France, la crise a été très bien gérée, ces tristes réalités sont bien pire dans les autres pays d’Europe et du monde.
    À part l’arrivée de l’humanologue, et ma découverte du yoga, et ayant bravé les éléments pour conserver mes liens avec mes proches, cette période reste plutôt navrante..

  10. Bonjour à l’équipe de l’Humanologue !
    Et merci de nous proposer cette réflexion écrite.
    Je pense que coucher les mots sur un clavier (enfin tapoter) peut être efficace pour nous rendre compte de ce que nous venons de traverser.
    Alors je me lance…

    Pour ma part, le bilan de cette crise aurait un goût doux-amer.
    En effet, de la douceur parce qu’à travers cette obligation de ralentir mon rythme de vie, de changer mon mode de consommation et d’adapter mon approche professionnelle (je suis professeur de lettres-histoire en LP), je me suis sentie bien. J’ai été ravie de reprendre du temps pour lire, pour repenser ma manière de vivre, de faire des courses, de m’organiser au quotidien, d’appendre à prévoir, à planifier. Trouver de nouveaux outils pédagogiques pour les élèves, échanger différemment avec eux était vraiment enrichissant. Regarder les plantes pousser, remarquer les oiseaux dans le jardin et le passage des saisons, enfin, quel bonheur. En un mot avoir du temps à soi, pour soi, quel plaisir ! J’ai repris des projets délaissés depuis longtemps, je me suis réapproprié ma vie. J’ai pris le temps aussi de réfléchir à mes priorités, à mes envies, à ma vie.
    En un mot, dans un premier temps, cette crise m’a permis de comprendre ce que j’avais envie de faire de ma vie. Ce temps mis à ma disposition pour penser, pour vivre autrement, m’a procuré un sentiment d’intense bonheur et loin des contraintes stressantes du boulot, je me suis dessiné une autre carrière, un autre destin.
    Nous avons pu voir aussi le meilleur chez l’Homme, comme cela arrive en temps de crise : de la solidarité, des initiatives qui nous ont réchauffés le coeur, la mise en avant des circuits courts, consommer moins mais mieux…

    Et puis l’amertume a pointé le bout de son nez.
    D’abord, d’un point de vue personnel car prendre du recul face à ce que l’on considère comme le quotidien, la normalité, m’a fait tout à coup réaliser que je ne vivais pas ma meilleure vie. Que le travail était beaucoup trop présent, mangeait mon temps et que je n’étais pas d’accord avec cela. Je n’avais pas envie d’être prise dans cette spirale infernale qui dévorait mes jours, mes semaines et mes mois et me faisait dire en fin d’année « Tiens, une nouvelle année scolaire achevée, ouf, les vacances pour souffler avant de s’y remettre ». Cela ne correspondait plus à ma définition de ce qu’était vivre.
    Ensuite, d’un point de vue de l’humanité. J’ai été effarée de découvrir à quel niveau les gens pouvaient parfois faire preuve de stupidité, d’incivisme, d’intolérance, d’irrespect aussi. La vertu des circuits courts de consommation rapidement oubliée dès qu’il y a eu un semblant de retour à la « normale ». Les belles promesses d’abandonner le système inégalitaire du « monde d’avant » jetées à la poubelle sans vergogne. L’égoïsme des gens, la montée en flèche des complotistes, les intervenants dans les médias, se battant comme des chiffoniers de façon ridicule, cherchant à marteler leur avis sans penser une seconde à leur crédibilité… Le drame sanitaire dans les pays qui n’étaient pas suffisamment équipés, dans les dictatures, ou économique et social dans les familles dites « précaires » pour mettre un mot derrière une intense misère que le système n’aide pas à résoudre.
    Je suis devenue profondément pessimiste, après cette crise. Nous avons pu voir le meilleur comme le pire mais c’est malheureusement le dernier qui l’a emporté. J’ai peur que nous ne soyons pas devenus meilleurs. Je suis effrayée de la facilité qu’ont les gens à oublier ce qu’ils viennent de vivre. Je suis terrifiée à l’idée que nous soyons probablement aux portes d’une importante crise sociale, économique et politique qui nous frappera de plein fouet, bien plus vite que prévu.
    Mon seul espoir repose sur les jeunes générations « sacrifiées » par cette situation sans précédent qui auront, peut-être, un sursaut de conscience et feront rebondir la société. Les instances politiques ne s’attaqueront pas aux problèmes, trop denses et trop complexes qui les attendent, pas maintenant, alors que nous sommes à la veille d’élections présidentielles… Je le regrette.

    Je suis navrée pour cette longue diatribe dans laquelle finalement, le négatif a pris le pas sur le positif. Je vous rassure, je vais bien quand même et je trace tranquillement le chemin d’une vie qui sera plus à mon image et qui fera mon bonheur, j’en suis sûre.

    Merci encore.
    Cordialement,

    Anaïs G.

  11. Certains ont pris des kilos en confectionnant des gâteaux.
    D’autres ont participé au rituel de la maison qu’ils ne pouvaient imaginer en partant tôt travailler.
    D’autres encore ont cherché des solutions poursuivre
    Et d’autres encore ont inventé des pratiques d’entraide.

    Tout compte faits, le confinement à prouvé que les français ne sont pas si nuls que ça

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *