On peut faire rire les enfants en leur faisant des grimaces, des chatouilles, en faisant le clown ou en leur courant après. Mais encore ?
Pour établir un classement plus systématique, deux chercheuses en psychologie du développement, Elena Hoicka et Nameera Akhtar, ont filmé 47 petits Britanniques de 2 à 3 ans qui jouaient avec un de leurs parents. Après avoir visionné les vidéos, codé les séquences puis les avoir classées, les psychologues sont parvenues à distinguer sept formes principales d’humour. Il y a d’abord le fait d’utiliser un objet dans un sens inhabituel (comme vouloir se peigner avec une cuillère), se tromper délibérément de mot pour désigner une chose (par exemple, caresser un chat et dire, « c’est un poisson »), faire une erreur volontaire, (dire que le cochon fait « meuh »), briser un tabou (« cracher par terre » en disant que « c’est mal »), réaliser un mouvement facétieux (tomber en arrière puis rester ses jambes en l’air), les chatouiller ou jouer à les attraper et enfin jouer à « coucou, je te vois ! ». Comme on peut s’y attendre, les plus petits, âgés de 2 ans, rient plutôt aux jeux qui impliquent des gestes ou des objets alors que ceux âgés de 3 ans commencent à rire à des jeux ayant une dimension plus symbolique (erreurs de mot…).
Mais dans les deux cas, le rire ne vient que si l’adulte rit avec eux, ce qui montre que le rire comporte aussi une forte dimension sociale.
Dès l’enfance, le rire est quelque chose qui se partage. •
« Early humour production ». E. Hoicka, and N. Akhtar, British Journal of Developmental Psychology, vol.30 n° 4, 2012.
Pour les 2 et 3 ans, on développe aussi le rire en même temps que l’émerveillement et jusqu’à la fascination par l’inattendu en leur ouvrant, par exemple, des livres présentant ce qu’on appelle maintenant des « pop’up » Il en existe de splendides dans les domaines artistique et humoristique.
J’en ai gardé quelques-uns qui m’avaient fait rire et éblouie pendant ma tendre enfance.