Dans la peau d’un paysan en 1900. (1) -la vie à la ferme

Ils s’appelaient Antoine, Émile, Pierre, Marie ou Jeanne. Ces gars et ces filles sont nés à la fin du 19e siècle dans des familles de paysans. Ils ont été élevés au milieu des vaches, des poules, des champs de blé. Très tôt, ils ont appris à mener les bêtes au pré ou participer aux travaux des champs. Ils sont allés à l’école en sabots, la tête pleine de rêves et de peurs.

Devenus adultes, certains sont restés à la ferme, d’autres l’ont quittée pour mener leur vie ailleurs. Ils ont raconté leur histoire (voir les références des ouvrages ci-dessous) et leurs témoignages, profondément humains, permettent de comprendre ce que fut le monde de leur enfance : un univers disparu, celui des paysans français du début du 20e siècle.

En 1900, six français sur dix vivent à la campagne et, parmi eux, quatre sur dix sont paysans1. Ce monde n’est pas totalement uniforme : il y a des ouvriers agricoles, des petits propriétaires, des grands fermiers ; le travail du vigneron n’est pas celui du céréalier ou de l’éleveur de brebis. Mais leurs différentes existences se ressemblent par un aspect : elle est toujours centrée sur le travail de la terre et la vie à la ferme. Le quotidien se déroule dans un microcosme : une ferme est composée d’un logis, d’une grange, de quelques terres avec, à proximité, un village et son clocher, son école, son lavoir et sa place du marché. Toute une vie peut se dérouler dans cet espace restreint où l’on croise toujours les mêmes personnes. La vie à la ferme est une vie qui enferme.

Pour autant, la vie de ces paysans ne fut pas que routinière. D’abord parce que les saisons se suivent et ne se ressemblent pas toujours ; parce que la précarité exige même une adaptation permanente. Parce que le monde des paysans est en pleine transformation : la mécanisation, l’école, le train et l’exode rural bouleversent ce que certains ont décrit un peu vite comme « l’ordre éternel des champs ». La vie paysanne exige des stratégies multiples pour affronter les diverses épreuves quotidiennes, faire des projets, s’adapter ou tout simplement pour survivre et faire face à la « chienne du monde », comme l’appelaient les paysans bretons, c’est-à-dire la misère qui guette2.

Un travail épuisant, mais varié

Ephraïm Grenadou est né en 1897. Ce fils de paysan a passé toute sa vie dans le même village, Saint-loup, au centre de la France. Il a repris la ferme paternelle, l’a agrandie et modernisée. Il a livré son témoignage dans Grenadou, paysan français3. Il se souvient : quand il rentrait de l’école, il y avait le goûter – une tartine de pain sur laquelle on étalait du fromage blanc – et le travail l’attendait : « À midi comme le soir, je coupais deux ou trois seaux de betteraves pour les bestiaux, je curais les chevaux, j’allais leur chercher une ou deux bourettés de fourrage dans une grange que nous avions à l’autre bout du village. »

Le premier travail des petits était de garder les vaches, qu’on guidait au pré avec un gros bâton. Ils n’en menaient pas large quand il fallait rentrer la nuit tombée, parfois sous la pluie. On avait entendu parler du loup, on alertait les petits sur ceux qui rôdaient par les chemins : les étrangers, mais aussi les méchants croquemitaines qui pouvaient surgir à tout moment de derrière un bosquet4.

À la ferme, chacun vaque à ses occupations. Le travail n’arrête jamais5, en premier lieu celui des champs : le blé exige le labour, les semailles, les moissons. Les pommes de terre doivent être plantées et arrachées, mais il faut aussi penser à désherber régulièrement. Tout cela abîme le dos. Pour nourrir les bêtes, il faut couper le foin, le rentrer dans la grange, le ressortir ; puis il faut traire les vaches deux fois par jour, et penser à engraisser le cochon ou nourrir les poules. Quand le travail des champs est terminé commence une autre journée : il y a le toit de la grange à réparer, le bois à couper, la faux à affûter, les sabots à décrotter. Il n’est pas rare qu’on cumule deux métiers. Le grand-père de Pierre-Jakez fabrique des sabots, le père de Toinou fait le bûcheron. Certains hommes trouvent un peu de temps pour aller boire à l’auberge. Les femmes, elles, n’ont pas ce loisir. Car il y a les repas à préparer, les habits à recoudre, les tricots à broder, la laine à filer, sans oublier de faire la soupe, nourrir les petits, laver le linge au lavoir et chercher l’eau au puits.

Le travail est sans répit. Il absorbe tout le temps. Durant les « veillées », où des familles se retrouvent parfois autour du feu pour palabrer ou écouter un conteur (comme le grand-père de P.-J. Hélias, le sabotier), les femmes continuent à coudre et tricoter, ou tresser des paniers en osier.

Si le travail est incessant, pour autant, il n’est pas routinier, à la différence de l’usine. D’abord parce que c’est un travail saisonnier, scandé par les fêtes (Pâques ouvre la saison d’été, la Saint-Martin annonce la fin des récoltes, des vendanges et la saison froide). Le travail dépend aussi de la pluie et du beau temps, un grand sujet de conversation et de préoccupation. Car du temps découlent ou non les récoltes. Le travail est soumis aussi à d’autres aléas : une bête tombe malade ou met bas. Et puis il y a les jours de marché, le temps des châtaignes, de la chasse, des vendanges, des champignons, etc.

Qu’est-ce qu’une ferme ?

Toinou, le petit auvergnat, né en 1888, trouvait parfois refuge chez les Baudouin, un couple de paysans pauvres installés non loin de chez lui. La ferme qu’ils louaient ressemblait à celle de son grand-père. Les petites fermes n’étaient composées que d’une grange (où l’on stockait la paille et le foin), d’une cour où circulaient les poules, un chat et parfois un chien. Le logis des Baudouin ne comprenait qu’une seule pièce, au milieu de laquelle trônait la table – en fait une « maie », avec un caisson où l’on entreposait la farine – entourée de deux bancs. Dans un coin, il y avait la cheminée, où pendait une marmite, et dans une alcôve se trouvait le lit des parents, juste séparé par un grand rideau.

La chaumière des Grenadou est similaire sauf qu’en plus de la grande pièce à vivre, il y a une toute petite pièce, un cagibi, où ne tient qu’un lit, que le garçon a partagé avec sa sœur. Puis, quand la tante paralysée est venue habiter à la maison, Grenadou a dû céder son lit et s’en est allé dormir dans la grange avec les bêtes (ce qui ne l’a pas rendu malheureux). Dans certaines familles, les enfants dormaient à trois, parfois quatre, dans un même lit. La plupart des fermes comportaient aussi un grenier, et une étable séparée de la pièce à vivre par quelques planches en bois.

Rappelons que, dans ces logis, il n’y avait ni eau courante (on remplit les seaux au puits ou au ruisseau), ni toilettes (on se soulage derrière le tas de fumier ou dans une cabane au fond de la cour).

Cet espace restreint ne veut pas dire que l’on vit les uns sur les autres. Car la journée, chacun est pris par ses occupations. Les hommes sont aux champs, parfois à proximité mais il n’est pas rare qu’il y ait des parcelles éloignées : les héritages, les ventes et achats successifs ont découpé les terres en petites parcelles – cette parcellarisation pose d’ailleurs le problème des droits de passage, motifs d’interminables embrouilles. Les enfants vont à l’école (parfois à une heure de marche) et mènent les bêtes au pré. Les femmes vont de la maison à la grange, du puits aux champs, du lavoir à l’écurie. On marche beaucoup en ces temps-là, et toujours en portant quelque chose.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Le pain est l’aliment de base6. Il est fabriqué à la maison, deux fois par mois, chez les Pitaud7. Le jour de la cuisson est un jour de fête : c’est un spectacle de voir le père mettre les boules de pâte au four et d’en voir ressortir de grosses miches. Ce pain noir et dur se conserve longtemps, enveloppé dans un chiffon. On le mange avec un bout de lard ou de fromage, en tartine avec du fromage blanc, parfois simplement frotté avec de l’ail ; on le ramollit dans la soupe, dans le lait ou la chicorée (le café est réservé aux riches et aux grandes occasions).

Le lait est l’autre aliment de base. Il est bu au bol, transformé en beurre et fromage, on garde aussi le petit-lait. C’est également une source de revenus : la mère de Toinou transporte tous les jours le lait de la vache pour le vendre à la laiterie du village.

La soupe est faite avec un oignon, des poireaux, des pommes de terre ou navets, quand il y en a. Les pauvres se contentent parfois d’un bouillon.

Manger de la viande est réservé aux dimanches et jours de fête. Tuer le cochon est un événement et une cérémonie qui rassemble plusieurs familles dans la cour de la ferme. Ce jour-là, il y aura du boudin et des abats à manger. Mais l’essentiel (les côtes, le jambon, le lard, les pieds, les oreilles) sera salé pour être consommé ou vendu plus tard.

La vie de famille

À quoi ressemble la famille paysanne ? Les historiens et sociologues ont beaucoup débattu du sujet. La discussion a porté sur l’importance respective des familles « élargies » ou « nucléaires ». La famille élargie (ou « étendue ») abrite sous un même toit plusieurs générations ou parents8 ; la famille nucléaire se limite au couple et ses enfants9.

Concrètement, nos témoignages montrent une intrication de la famille nucléaire avec celle des parents proches. Toinou est l’aîné d’une famille de trois enfants. Mais ils n’ont presque jamais vécu sous le même toit. À sa naissance, Toinou a été placé chez ses grands-parents pendant que sa mère était embauchée comme nourrice à Lyon. Ainsi, tandis qu’elle donnait son lait à un enfant de la ville, lui était nourri avec le lait de « la Jasse, la seule des deux vieilles vaches en état de donner du lait, aussitôt promue nourrice ». Plus tard, le père sera absent une partie de l’année, travaillant non loin de là comme bûcheron. Grenadou était aussi l’aîné de la famille et a d’abord vécu seul avec ses parents avant qu’une tante handicapée ne soit prise en charge par les parents. Pierre-Jakez Hélias vivait avec ses parents mais aussi son grand-père maternel (son père est venu habiter au lendemain du mariage à la ferme de la mère). Le placement des enfants à droite et à gauche était une pratique fréquente : soit pour soulager un veuf ou une veuve, soit pour permettre à l’enfant d’apprendre un métier auprès d’un oncle artisan, ou devenir commis, ou domestique, dans une maison de maître.

Il y avait donc une forte interdépendance de la famille avec la parenté : les enfants placés chez un parrain ou un grand-parent ou des vieux parents accueillis à la maison étaient des formules courantes. Mais cette solidarité n’impliquait pas forcément la bonne entente et l’affection mutuelle. Les relations humaines étaient même plutôt rudes.

La dureté des relations

Il ne faut jamais oublier que la famille paysanne est autant une unité de production qu’une unité domestique. La vie de couple, les relations entre parents sont fortement affectées par les contraintes économiques. Pour un homme, se marier revient à « prendre femme à son compte », trouver une compagne qui saura tenir sa place (comprendre : qui fera son lot de travail à la ferme et entretiendra correctement le foyer). Pour une jeune fille, trouver un mari, c’est trouver un « bon parti » qui saura faire vivre une famille : selon ce critère, le nombre de vaches et d’hectares compte autant que la beauté ou l’amabilité du prétendant. Les enfants sont à la fois des bouches à nourrir, des bras utiles ou inutiles, une assurance pour l’avenir. Les grands-parents sont une ressource quand ils s’occupent des petits, une charge quand il faut les prendre à la maison.

Autant dire que dans ces familles paysannes, l’affection peut exister mais n’est pas le ciment principal des relations. Toinou se souvient de disputes quotidiennes entre ses parents : sa mère reprochant à son mari d’être feignant et « goulant » (ivrogne). Chez les Baudoin, les prises de bec sont fréquentes et dégénèrent en salves d’insultes. Le reste du temps, ils ne se parlent pas. « La vie des Baudouin était organisée selon des règles strictes. L’homme commandait et n’admettait pas de réplique. Quand il lui plaisait de ressasser ses histoires avec les maudits voisins, la Nanette écoutait sans mot dire ; la parole lui était rigoureusement refusée (…) Ce n’est pas un méchant homme, explique sa femme, il est seulement un peu ours ((Antoine Sylvère, Toinou, le cri d’un enfant auvergnat, Plon, coll. « Terre humaine », 1980. )). »

Il est tout de même des hommes doux et aimants. Mémé Santerre parle ainsi de son père : « J’aimais bien mon père. Aucun d’entre nous, au cours de sa vie, ne reçut de lui la moindre “beigne”. Il s’imposait à notre respect par une austérité de mœurs que tous les chefs de famille n’avaient pas, hélas, dans ce coron. (…) Il élevait rarement la voix et je ne l’ai pas une fois entendu manquer de courtoisie vis-à-vis de ma mère, qu’il adorait10. » Cette femme lui a donné treize enfants : onze filles et deux garçons.

L’affection des parents pour leurs enfants ne se manifestait pas par de grandes effusions. « Étant la dernière, j’ai eu le privilège de dire “maman”, les frères et les sœurs devaient dire “ma mère”, “mon père”. Jamais, jusqu’à l’âge de mon mariage, et après aussi bien sûr, je n’ai discuté un avis de mes parents. Même lorsqu’ils se trompaient, nous n’aurions jamais osé le leur dire ((Ibid. )). »

Toinou, lui, ne se souvient pas d’avoir été embrassé une seule fois par sa mère. À l’âge de cinq ans, on lui répondait « Tu es trop grand ! » quand il demandait un petit câlin. Les baisers et les caresses dont il avait besoin, il les a trouvés chez cette grand-mère, ridée et édentée, qu’il adorait.

Les relations avec les grands-parents sont privilégiées. Pour P.-J. Hélias, ses deux grands-pères sont de véritables héros. Il accompagne partout son grand-père maternel, qui lui confie des tâches simples, lui raconte des histoires et lui donne le goût du savoir. Auprès de lui, il est heureux. Son autre grand-père, Alain, dit « le sabotier », est un conteur hors pair. Lors des veillées paysannes, il se transforme en « Jean des Merveilles ». C’est à eux que P.-J. Hélias dédie son Cheval d’orgueil.

La communauté villageoise

Qu’en est-il des relations avec le voisinage et, au-delà, la communauté villageoise ?

Chaque propriété forme un isolat relativement clos sur lui-même mais il est intégré dans un hameau ou un village au sein duquel se nouent des relations de plusieurs types : il y a les travaux en commun (les moissons, les vendanges, le défrichage des bois) ; et la construction d’une maison ou la réparation du toit d’une grange sont l’occasion de s’entraider entre frères, beaux-frères, cousins ou amis. Les hommes se voient à l’auberge pour boire un coup ensemble, les femmes au lavoir et les enfants se retrouvent à l’école. La messe du dimanche, le marché sont les lieux où l’on se croise. Il y a aussi les veillées où l’on se retrouve à plusieurs familles auprès d’un feu : on chante, on écoute le conteur11.

Dans ce microcosme, chacun vit sous le regard de l’autre ; les commérages et la (bonne ou mauvaise) réputation contribuent aussi au maintien de l’ordre.

Ces relations ne suffisent pas pour faire une communauté soudée : dans chaque hameau, dans chaque village, les tensions, conflits, haines et ressentiments sont nombreux. Il y a des conflits entre voisins à propos des voies de passage, de la distribution de l’eau ; des tensions entre les métayers et leurs maîtres ; entre les gars d’un village et ceux du hameau voisin (relisez La Guerre des boutons, on y voit que les bandes rivales ne sont pas une nouveauté). Au fil des ans, de nouvelles dissensions apparaissent : entre les jeunes, qui veulent moderniser la ferme, et les vieux, plus conservateurs ; entre les partisans du curé et ceux de l’instituteur ; entre les métayers et les propriétaires.

Parfois, les conflits tournent au vinaigre : des disputes ancestrales entre voisins conduisent à des prises de bec qui dégénèrent en règlements de compte. Parfois, on retrouve un chien empoisonné. D’autres fois, c’est le drame. Toinou raconte ainsi comment le conflit entre les Baudoin et les Besse à propos de l’irrigation de leurs champs a très mal tourné. Baudoin accuse les Besse de détourner l’eau du ruisseau pour irriguer leurs champs. Le sien est sec, le leur est bien imbibé. Excédé, il ira, dans un accès de rage, tuer un des fils Besse à coups de serpe.

Derrière l’apparente routine du quotidien, la vie à la ferme se déroule donc dans une dramaturgie permanente. Elle entretient aussi des rêves et des angoisses, des ruminations et des calculs de toutes sortes.

Voyons maintenant lesquels. •

Malheur aux filles aînées

« Ma mère avait dû prendre sa famille en charge à l’âge de onze ans. Sa propre mère venait de mourir à trente-huit ans pour avoir pris le coup de la mort au lavoir où elle était allée trop tôt après un dernier accouchement. Elle laissait derrière elle huit enfants vivants, ma mère étant l’aînée des filles. (…)

Elle a abandonné l’école des sœurs où elle donnait des espérances de certificat. (…)

Elle se levait avec le jour l’été et bien avant celui d’hiver. Elle commençait par mettre soigneusement sa coiffe, (…) faisait la pâtée du cochon, trayait la vache, préparait le déjeuner des petites, les faisait se lever, les envoyait à l’école, menait la vache au champ qui était à une demi-lieue, revenait en tricotant, faisait le ménage, lavait les frusques, s’occupait du repas de midi, retournait au champ en faisant du crochet, travaillait la terre selon ses forces, revenait avec la vache au bout de sa corde et un faix d’herbe sur le dos ou un lourd panier à la main, retrouvait les enfants, maintenait la discipline du petit monde, faisait faire les devoirs, raccommodait les hardes, gavait de nouveau le cochon, trayait une seconde fois la vache, cuisait la bouillie ou les pommes de terre, faisait la vaisselle, couchait la troupe, rangeait tout, reprenait son crochet ou son aiguille à la lueur d’une lampe Pigeon, attendait son père et ne gagnait son lit qu’après lui. »

(Pierre-Jakez Hélias, Le Cheval d’orgueil)


À LIRE

Les témoignages

• Pierre-Jakez Héliaz, Le Cheval d’orgueil. Mémoires d’un breton du pays bigouden, Plon, coll. « Terre humaine », 1975.

• Ephraïm Grenadou et Alain Prévost, Grenadou, paysan français, Seuil, 1966.

• Antoine Sylvère, Toinou, le cri d’un enfant auvergnat, Plon, coll. « Terre humaine », 1980.

• Serge Grafteaux, Mémé Santerre, 1975.

• Serge Grafteaux, La Mère Denis. L’histoire vraie de la lavandière la plus célèbre de France, 1976.

• Henri Pitaud, Le Pain de la terre. Mémoires d’un paysan vendéen du début du siècle, Lattès, 1982. Les sources

Les sources

• Éric Alary, Histoire des paysans français, Perrin, 2016.

• Philippe Madeline et Jean-Marc Moriceau, Les Paysans, 1870-1970, Les Arènes, 2013.

• Jean-Marc Moriceau, Les Couleurs de nos campagnes. Un siècle d’histoire rurale.1880-1960, Les Arènes, 2020.

  1. Dans le monde rural, il n’y a pas que des paysans : on est aussi boulanger, instituteur, curé, médecin, maréchal-ferrant, domestique… []
  2. Pierre-Jakez Hélias, Le Cheval d’orgueil, Plon, coll. « Terre humaine », 1975. []
  3. Alain Prévost, Grenadou, paysan français, Seuil, 1966. []
  4. Pierre-Jakez Hélias, Le Cheval d’orgueil, op. cit. []
  5. Ibid. []
  6. Éric Alary, Histoire des paysans français, Perrin, 2016.
    []
  7. Henri Pitaud, Le Pain de la terre. Mémoires d’un paysan vendéen du début du siècle, Lattès, 1982. []
  8. La famille souche comprend trois générations sous l’autorité d’un patriarche ; la famille communautaire rassemble des frères et leurs épouses ou beaux-frères : tous ensemble travaillent à l’exploitation.
    []
  9. Après avoir supposé que les modèles s’étaient succédé (que la famille élargie avait été remplacée par la nucléaire, puis remise en cause), on en est venu à penser qu’ils ont en fait coexisté, les familles nucléaires et élargies s’imbriquant selon des relations mouvantes. Voir Franklin F. Mendels, « La composition du ménage paysan en France au xixe siècle : une analyse économique du mode de production domestique », Annales, vol.33, n° 4, 1978. Voir aussi : Jean-Claude Peyronnet. « Famille élargie ou famille nucléaire ? L’exemple du Limousin au début du xixe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol.22, n° 4, 1975 (en ligne). []
  10. Serge Grafteaux, Mémé Santerre, une vie, (1975). []
  11. Hervé Luxardo, Rase campagne. La fin des communautés paysannes, Aubier, 1992. []

2 réactions sur “Dans la peau d’un paysan en 1900. (1) -la vie à la ferme

  1. Qu’adviendrait-il de nos contemporains si, pour une raison quelconque, ils étaient contraints de renouer avec ces modes de vie ? Ayant été scout, je peux me représenter comment je tenterais de me débrouiller mais je ne survivrais probablement pas, peut-être à peine quelques semaines de plus que l’urbain de base. Les visions apocalyptiques, qui font bouillir la marmite écologiste, ne tiennent heureusement pas compte de ce qu’il reste des « peuples premiers ». A Borneo et peut-être en Amazonie, il y a encore des gens qui viennent des profondeurs du temps. Je trouve très stimulante l’idée que notre avenir peut être entre les mains de ceux qui n’ont que faire des marchés financiers ou de l’intelligence artificielle. Non que j’aie quelque chose contre ces deux piliers de notre monde, mais il est amusant de constater qu’aujourd’hui encore tous les oeufs ne sont pas dans le même panier. Un nouveau départ de l’humanité à partir d’une souche négligée par la génétique, pourquoi pas ?
    Je regrette de ne pas pouvoir vivre mille ans pour observer le résultat…

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