Chaque jour, plus de 3 milliards d’animaux jugés comestibles (cochons, vaches, veaux, poulets, poissons, etc.) sont exécutés pour être mangés. En France, plus de 3 millions d’animaux issus d’élevages sont abattus en France pour l’alimentation.
Les mangeurs de viande (dont je fais partie) seront-ils un jour accusés d’être complices d’un génocide quotidien ? Voilà en tout cas la thèse dérangeante défendue par l’historien Charles Patterson dans son essai Un éternel Treblinka (2008). Si la Shoah est l’archétype de la barbarie, avec ses rafles, ces personnes entassées dans les wagons, et ces camps de la mort, comme celui de Treblinka, établir un parallèle avec le sort des animaux conduits aux abattoirs interroge. Pour asseoir sa comparaison, Charles Patterson commence par rappeler que tout au long de l’histoire, les esclaves, les barbares, les ennemis ont été réduits au rang d’animal pour être asservis sans scrupule. Aristote, par exemple, admettait que la domination des hommes sur les esclaves ou les peuples barbares (non civilisés) étaient de même nature que celle que les hommes exerçaient sur les animaux. Pour tuer un humain sans trop de scrupules, rien de mieux que de l’animaliser.
Des guerres coloniales aux génocides du 20e siècle, les populations que l’on a voulu éliminer ont été traitées de « babouins », « vermines », «cafards », ou encore « cochons ». L’argumentation principale de l’auteur repose sur l’analogie entre la mort des animaux dans les grands abattoirs de Chicago et la façon dont les Juifs ont été exterminés dans les camps, selon un même modèle quasi industriel. On peut bien sûr juger douteux ce parallèle entre le capitalisme industriel et la solution finale, entre les Juifs et le bétail, un reproche qui n’a pas manqué d’être fait à l’auteur. Mais il n’a pas été le seul à faire ce parallèle troublant. Théodore Adorno l’avait déjà évoqué : «Auschwitz commence lorsque quelqu’un regarde un abattoir et se dit : mais ce ne sont que des animaux.»
Charles Patterson retourne aujourd’hui l’argument. Ce que l’on juge inhumain, à savoir le génocide des Juifs, pourquoi le fait-on à l’égard des animaux ? Certes, les conditions d’élevage et d’abattage des animaux se sont améliorées à la suite de plusieurs scandales dénoncés en France par l’association L214. Pour autant, il n’est plus possible de fermer les yeux sur ce qui reste tout de même un « animalicide » quotidien. Tout le monde sait aujourd’hui que des millions de vies sont sacrifiées chaque jour pour satisfaire les désirs des consommateurs de viande.
De même, il est difficile d’ignorer que ces animaux qui partent à l’abattoir sont des êtres sensibles et que le veau, la vache, le porcelet ou le cochon ressentent les mêmes genres d’émotions que les mammifères humains. Impossible aussi de se justifier comme s’il n’existait pas d’alternative à la nourriture carnée.
Bref, il est difficile de plaider totalement non coupable quand vient le moment de porter à la bouche son morceau de steak haché ou son aile de poulet. Et quand viendra l’heure du jugement dernier, s’il vient un jour, il ne sera plus possible de dire à ce sujet : « On ne savait pas. »
Cette mauvaise conscience est une illusion de l humanité occidentale post moderne.
Elle puise son origine dans la conscience, générale maintenant, de l univers concentrationnaire que le Mode d élevage intensif fait subir aux animaux.
Je le vis aussi. Mais qui est le « je » qui dit se sentir mal à l’aise, impuissant de se sentir co-responsable en tant qu individu de l espèce humaine, et coupable de ce qui est fait aux animaux. Ce « je » n’existait pas dans mon enfance. Nous mangions sans état d âme, les pintades, oies, dindes, canards, pigeons de notre basse-cour, qui étaient nés sous les ailes de leurs géniteurs, sous notre regard de gestionnaire du cheptel. Ces êtres avaient été libres, heureux, à gratter la terre, manger de la verdure, des vers, des petits rongeurs.. une vraie vie sur terre.
Comment passions-nous, mes parents, mes frères et moi, et tous ceux de mon village de la Brie, d’une tendresse pour le petit poussin, ou le lapereau, ou le veau qui nous happe la main pour têter, (sensation innéfable dont tout les enfants sont friands), à cette insassiable bouche qui salive rien qu ‘en évoquant la prochaine selle d’agneau grillée.
Peut-être que la citadaineté, le masquage de nos propres morts humains, la distance avec le corps du cochon étripé, la vue et l’odeur fétide du sang et des tripes, nous poussent de plus en plus vers ce que luc fery nomme l être artificiel, de plus en plus éloigné de la nature.
Et cet artifice fait supporter une nourriture artificielle, en déni de savoir que les Nuggets de poulet soient des milliers tonnes de poussins transformés en infame bouillie.
, tant
De fait, un grand nombre de néo-citadains n’ont pas reçu de leurs parents, le leg de « tuer le cochon » tuer et vider une volaille.
En fait, tant que la nourriture est insipide, loin de l ‘odeur animale faisandée, la plus artificielle possible, et déconnectée de la conscience de la mort, l univers concentrationnaire nié, caché, ne dérange plus l humain artificiel. Et ceux que ça dérange végétent-à-rien.
Je paie très très cher, la chair des canards, agneaux, veaux, pour 2 raisons.
La première est que je préfere manger la chair d un animale qui a vécu une belle vie. C’est sans aucune mesure avec la chair d un poulet de batterie.
La seconde raison est qu un animale vivant dans un univers concentrationnaire est dénaturé, malade, physiquement, psychiquement.
Je terminerais en dénonçant la supercherie, le déni, du cacher et hallal.
Comment un animal malade de son horrible condition de vie, serait devenu propre à la consommation au simple fait qu’un proposé à la sanctification aurait fait une prière.
La forfaiture de l artifice est là à son comble.
un peu léger