C’est une journée ensoleillée à Greenwich, dans le sud-est de Londres. Au bord du trottoir se tient une petite dame frêle, la main sur la barrière. Elle a des vêtements colorés, un chapeau un peu froissé. Elle semble épuisée, le regard au sol, comme si elle n’avait plus l’énergie de faire un pas.
Mais je la reconnais : c’est Joy, la formidable oratrice que j’ai vue il y a à peine deux mois réciter un poème sur scène avec feu et passion. Je m’approche et lui dis bonjour. Rien. Aucune réaction.
« Joy! Vous me reconnaissez ? On s’est rencontré l’autre jour ! »
Lentement, elle lève la tête. Elle me regarde, marque une pause… Et d’un coup, elle s’allume!
Transformée, elle se met à parler avec enthousiasme de la vie, de ses projets, de sa journée. Elle me parle de son mari qu’elle a perdu, de sa fille de presque cinquante ans. Elle a plus de 80 ans, et son énergie me remplit. Elle a plein de choses à faire, elle faisait juste une petite pause. D’ailleurs, elle doit y aller : aujourd’hui, elle traverse la ville pour aller voir une exposition. Et mercredi, elle viendra me voir en concert. Elle avance dans la vie, avec le dynamisme d’une jeune de 20 ans. Elle me dit au revoir et reprend son chemin.
En partant, elle se retourne : « Il faut absolument que tu viennes chez moi un de ces jours, pour le thé. Je ferai des gâteaux. »
bonjour à tous et à toutes,
j’aimerai tellement être Joy, un jour, mais je crois que je le suis déjà.. à l’affût de quelqu’un qui va m’interpeller, et qui va me sembler intéressant… et parce que l’âge qui avance, on économise son temps et son énergie.. on voudrait juste faire un « truc » bien, qui reste… avec quelqu’un qui comprends…
Bonjour Jennifer
« Elle semble épuisée, le regard au sol… »
» Et d’un coup, elle s’allume ! »
Tout juste, à l’instant, une attention, un sourire, une allumette qui ranime la flamme de l’instant de la rencontre. Instant court ou prolongé, qu’importe, c’est l’intensité de l’attention qui allume l’humanité..
Merci Jennifer pour avoir « allumée » Joy !