Charles Darwin (1809-1882) et sa femme Emma ont eu dix enfants (six garçons et quatre filles) mais trois sont morts en bas âge : Mary à un mois, Charles à un an et demi et Anne à dix ans. Karl Marx a eu six enfants de sa femme Jenny, auxquels il faut ajouter un septième qu’il a eu avec la gouvernante de la famille. Mais notre révolutionnaire n’a pas reconnu l’enfant et s’est arrangé avec son ami Engels pour que ce dernier l’adopte ![1] Sur les sept enfants de Marx, trois sont morts en bas âge dont son fils chéri Edgar, à l’âge de neuf ans.
La mortalité infantile était si importante dans les siècles passés qu’elle donne un reflet déformé de l’espérance de vie réelle de nos ancêtres. Si dans une famille de deux enfants, l’un meurt à la naissance et deux autres vivent jusqu’à 70 ans, la moyenne sera de 35 ans, ce qui ne reflète pas du tout l’âge des décès respectifs ! Concrètement, les sept enfants de Darwin, qui ont passé le cap de l’enfance, sont morts assez âgés (respectivement à l’âge de 67, 73, 76, 77, 79, 86 et 93 ans).
En moyenne, l’espérance de vie des Français nés en 1800 n’était que de 33 ans. Un siècle plus tard, en 1900, elle était de 45 (contre 85 ans aujourd’hui). L’augmentation de cette espérance de vie a été gagnée en grande partie grâce à la réduction de la mortalité infantile et celle des (jeunes) gens morts à la guerre. (voir tableau)
En France, en 1740, l’espérance de vie à la naissance n’était que de 27 ans ! Mais une personne ayant atteint 25 ans pouvait en fait espérer vivre encore 32 ans en moyenne, soit jusqu’à 57 ans. L’espérance de vie à l’âge de 25 ans nous donne un meilleur reflet de l’âge réel auquel les gens mourraient réellement.
Victor Hugo et sa femme ont eu cinq enfants. Un seul de ces cinq enfants lui a survécu ! Son premier fils, Léopold, meurt au bout de quelques mois. Sa fille Léopoldine, à laquelle le poète était très attaché, s’est noyée lors d’une sortie en canot à l’âge de 19 ans. Son deuxième fils, Charles, journaliste, est mort foudroyé par l’apoplexie à l’âge de 44 ans alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec son père. François-Victor est mort de la tuberculose à l’âge de 45 ans (1873). Finalement, Adèle (1830-1915) est la seule enfant de Victor Hugo qui survécu à son père. Elle est morte à 85 ans.
[1] L’histoire de Freddy, (1851-1929) enfant illégitime de Marx, a été racontée dans le roman de Sébastien Spitzer Le Cœur battant du monde. Retiré à sa mère, qui a continué à servir la famille Marx, l’enfant a été élevé par une famille d’accueil à Londres. Engels a fini par l’adopter.
Je suis d’accord avec l’auteur.
Personnellement je suis chercheur en microbiologie des algues et j’emploi systématiquement avec la moyenne, la médiane et l’écart type, ce qui donne une idée complète du peuplement.
Toutefois il faut être très prudent. C’est aussi une éducation des lecteurs qu’il faut faire absolument à l’aide graphes et de courbes.
D’un point de vue statistique, la médiane est une bien meilleure représentation que la moyenne. La moyenne est très sensible aux extrêmes, au contraire de la médiane. Par exemple, la durée de vie moyenne des enfants de Darwin a été 56 ans, et la médiane de 74 ans. Une espérance de vie devrait être donnée en médiane, non pas en moyenne. Mais, pour une raison que je ne comprend pas, la moyenne a pignon sur rue au détriment de la médiane.
L’âge médian n’est-il pas plutôt de 77 ans puisque les 3 premiers âges sont inférieurs à 77 et les 3 derniers âges supérieurs à 77 ?
« Si dans une famille de deux enfants, l’un meurt à la naissance et deux autres vivent jusqu’à 70 ans, la moyenne sera de 35 ans, ce qui ne reflète pas du tout l’âge des décès respectifs ! »
Bonjour,
Une petite coquille se serait-elle glissée dans cette phrase :
Si on ne tient pas compte de l’enfant qui meurt à la naissance mais uniquement des deux autres qui vivent jusqu’à 70 ans, la moyenne est de 70 ans ! C’est bien ça ?
Si on tient compte des trois, la moyenne est de 47 ans.
Longue vie à l’humanologue !