Carpe diem (cueillez le jour) : la formule peut être entendue dans deux sens différents. La première nous enjoint de chasser les pensées parasites pour vivre l’instant présent. Mais la formule a une autre signification possible : profite de chaque jour pour en faire quelque chose qui compte. Ne remets pas au lendemain ce qui t’est important, car la vie est courte.
Le premier sens du carpe diem pourrait se résumer à l’idée de « lâcher-prise », une vieille technique mentale héritée de la philosophie stoïcienne. Le philosophe romain Sénèque suggère d’évacuer les pensées intérieures qui nous perturbent (angoisses, ruminations, projets, souvenirs) pour nous concentrer sur l’instant présent. « Il faut retrancher ces deux choses : la crainte de l’avenir, le souvenir des maux anciens. Ceux-ci ne me concernent plus et l’avenir ne me concerne pas encore. » (Lettre à Lucilius)
Il y a un parallélisme évident entre le stoïcisme, façon Sénèque, et le bouddhisme, version zen. La philosophie zen s’incarne dans la cérémonie du thé. Selon le grand maître Sen no Rikyû (1522-1591), cela n’a rien de très sorcier, juste « faire bouillir de l’eau, préparer le thé et le boire ». Cette simplicité paraît désarmante. Elle signifie d’abord que savoir se concentrer sur ses gestes simples est le meilleur moyen de faire le vide en soi. Pour agir efficacement, il ne faut faire qu’une seule chose à la fois.
Voilà donc le premier sens du carpe diem : oublier le passé et ses remords, fuir le futur et ses angoisses, et se concentrer sur l’instant présent. Le passé n’est plus, le futur n’est pas encore. Vis le présent : « Cueille le jour. » C’est une technique de méditation qu’on peut appliquer en buvant le thé, mais le bricolage, la cuisine, la peinture, le jardinage font aussi bien l’affaire.
Mais il est une autre façon de concevoir le carpe diem, beaucoup moins « contemplative ». Chaque matin, une nouvelle page de la vie se tourne : elle offre de nouvelles opportunités, de nouvelles chances, de nouveaux possibles. C’est à toi de décider ce que tu vas en faire. Bien sûr, il y a des obligations quotidiennes, qui s’imposent à chacun, mais tout n’est pas joué d’avance.
Ne te laisse pas enfermer dans les routines, les contraintes et les normes. Ne laisse pas non plus filer ta vie en remettant toujours au lendemain ce qui t’importe. Le changement, c’est maintenant. La vie entière est une succession de jours qui sont autant de pages nouvelles. Chaque jour, profite des espaces de liberté qui te sont offerts pour en faire quelque chose. « Cueilles le jour ». Carpe diem.
Merci pour ces ligne… la vie est courte… au delà de 86 ans… c’est ma raison pour développer mes relations…